Incapables de faire face aux dimensions croissantes du « marché » de prostitution qu’elles ont créé et laissé prospérer, les autorités se trouvent aujourd’hui sans recours. Pour masquer leur impuissance, elles installent des caméras. Quand les non réponses tiennent lieu de politique…
Selon le journal Diari de Girona du 4 mars 2016, la municipalité de La Jonquera, débordée par la prostitution de bord de route interdite par décret, vient de s’équiper de quatre caméras pour surveiller les véhicules suspects
. Suspects de quoi, la question est posée. S’agit-il de traquer les « clients » ou les proxénètes ? Nul ne peut le dire. Mais des caméras posées à l’entrée de la bourgade (en provenance de France) et à la sortie de l’autoroute sont censées régler le problème de la dissémination de la prostitution. Quatre autres devraient suivre en 2017 ; et trois devraient être installées au Perthus dans le courant de l’année afin de lutter contre les revendeurs de drogue.
Cet exemple inspiré de non-politique sur la prostitution et les drogues mérite d’être relevé. On crée dans une région sinistrée toutes les conditions pour le développement des trafics et de la criminalité (femmes et cocaïne) en ouvrant des supermarchés de produits détaxés et des bordels low cost. Une fois que la prostitution a essaimé sur tous les bords de route, encouragée par l’appel d’air créé par ces bordels promus par les autorités et les médias, on feint de s’étonner de ses dimensions devenues incontrôlables. On accouche alors à la va-vite d’une réponse qui équivaut à un cautère sur une jambe de bois.
Fin 2012, après les attentats et tentatives d’attentats contre le Paradise (engins explosifs et voiture piégée qui confirmaient la nature criminelle d’un milieu où sévit une concurrence exacerbée), le directeur du lupanar s’était déjà empressé d’installer des batteries de caméras et des barrières métalliques autour de son établissement. A l’entrée, il avait doublé le nombre de « gorilles ».
On doute que la sécurité en ait été particulièrement renforcée, notamment celle des femmes prostituées abandonnées à leur sort et contraintes aux cadences induites par ces bordels industriels. Seuls les profits faramineux des tenanciers et des mafias proxénètes ont ici force de loi. La preuve en est l’absence totale de réaction des autorités face au monstre qu’elles ont contribué à engraisser.