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Qui sommes-nous ?

Le Mouvement du Nid – France est une association reconnue d’utilité publique agissant en soutien aux personnes prostituées. Implanté dans toute la France, le Mouvement du Nid est à la fois une association de terrain et un mouvement de société : il appelle à un engagement citoyen, politique et culturel contre le système de la prostitution et l’ensemble des violences contre les femmes.

Chaque année, nos militant·es ont des milliers d’échanges avec des personnes prostituées rencontrées sur les lieux de prostitution et lors des permanences d’accueil.

Avec ses partenaires, le Mouvement du Nid-France les soutient dans leurs démarches d’accès à la justice, aux soins, ou encore à la sécurité sociale. Et lorsqu’elles entreprennent des démarches pour quitter la prostitution, il est également présent à leurs côtés. Depuis la création des parcours de sortie par la loi du 13 avril 2016, le Mouvement du Nid, agréé dans 17 départements, accompagne aussi les personnes dans cette voie.

Avec les personnes prostituées

Depuis sa création il y a plus de 70 ans, la pensée, la méthodologie et l’action du Mouvement du Nid sont construites avec les personnes prostituées. C’est auprès d’elles que le Mouvement du Nid a pu comprendre le système prostitutionnel, ses causes et ses conséquences. C’est avec elles qu’il a pu concevoir ses actions de soutien, d’alternatives et de prévention.

Cette interaction permanente existe d’abord sur les lieux de prostitution, dans le cadre de la rencontre. En 2019, le Mouvement du Nid a ainsi établi 5900 contacts sur les lieux de prostitution dans une trentaine d’agglomérations différentes.

Cette rencontre se prolonge ensuite au sein même de l’association dans le cadre des permanences d’accueil et d’accompagnement. Ainsi, en 2018, 1300 personnes ont bénéficié d’un accueil et d’un accompagnement individualisé au Mouvement du Nid. De cet accompagnement, le Mouvement du Nid recueille des témoignages qui permettent de mieux comprendre la réalité prostitutionnelle. Certaines personnes accompagnées ont ensuite choisi de rejoindre les membres du Mouvement du Nid.

Mais le Mouvement du Nid met aussi son expertise au service de tous ceux et celles qui souhaitent être formés pour mieux appréhender la prostitution dans le cadre de leur travail. Ainsi, en 2018 le Mouvement du Nid a formé 2025 professionnel·les de l’action sociale.

3 priorités d’actions :

Contre le système prostitueur !

Présent auprès de plusieurs milliers de personnes prostituées chaque année et dépositaire des témoignages de ce qu’elles ont vécu dans la prostitution, le Mouvement du Nid a une obligation éthique de faire tout son possible pour informer l’opinion des réalités de la prostitution et prévenir l’entrée de nouvelles personnes dans la prostitution.

C’est pourquoi le Mouvement du Nid, en plus de ses actions de rencontre et de soutien, mène une politique de sensibilisation et de mobilisation de la société.

Cette politique vise à informer les jeunes et le grand public des réalités prostitutionnelles et à dénoncer le système prostitueur qui constitue :

  • Une violence, particulièrement à l’encontre des femmes ;
  • Un obstacle à l’égalité entre femmes et hommes ;
  • Un système de domination exploitant plusieurs formes d’inégalités ;
  • Une atteinte à la dignité de la personne et une violation des droits humains.

Pour cela le Mouvement du Nid organise son action contre le système prostitueur autour de trois priorités stratégiques : la prévention auprès des jeunesla sensibilisation du grand public et le plaidoyer.

Une aventure humaine depuis 1937

Depuis sa fondation, le Mouvement du Nid soutient les personnes prostituées, lutte contre le système qui les enferme, informe l’opinion publique.

À partir des années 30

Le projet du Mouvement du Nid est initié par une rencontre entre deux personnalités d’exception. Germaine Campion, malade et qui a connu la prostitution, a quitté Paris pour « venir mourir » dans sa ville natale, Paramé-Saint-Malo, en Bretagne. Elle confie sa détresse à André-Marie Talvas, prêtre dans cette ville. Celui-ci, qui a fondé un réseau de centres sociaux fréquentés par de nombreuses femmes en difficulté, est sensible à son témoignage.

Le Nid deviendra une réalité avec Maggy Boire, militante à la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) : Cette jeune femme, bretonne également, a découvert à l’occasion d’une visite à Paris les conditions d’existence de personnes prostituées avec qui elle a échangé quelques mots. Elle en conçoit une telle révolte qu’elle quitte son emploi et sa région pour venir fonder le « Nid » avec le soutien d’André-Marie Talvas.

Les années qui suivent voient leur projet gagner en ambition : dans la dynamique du catholicisme social, portée par des mouvements tels que l’Action Catholique Ouvrière et la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, l’équipe du « Nid », qui ne cesse de s’étoffer, parvient à mobiliser les consciences autour de la question de la prostitution ; quelques nouveaux centres d’accueil sont ouverts.

L’après-guerre

Le Mouvement du Nid s’engage dans la campagne de fermeture des “maisons”, qui aboutit à la loi du 13 avril 1946 dite “Loi Marthe Richard”. Au moment de cet engagement public, le triple objectif du Mouvement du Nid est déjà identifié :

  • Aider les personnes prostituées ;
  • Informer l’opinion publique ;
  • Agir sur les causes et conséquences de la prostitution.

En février 1946, l’association est officiellement enregistrée sous le nom “Le Nid”, puis, quelques mois plus tard, “L’Amicale du Nid”. Germaine Campion et André-Marie Talvas accueillent toujours plus d’amis et de militants, et l’association ouvre de nouveaux centres d’accueil : à Clichy, puis à Bordeaux, Lyon, Marseille…

Une prise d’envergure nationale et internationale

Dès 1951, le Nid dispose d’une revue, Moissons Nouvelles, qui devient Femmes et Mondes en 1968 puis Prostitution et Société en 1989.

L’association est de tous les débats ; au niveau national, européen et mondial, une intense réflexion sur le système prostitutionnel se met en place, aux enjeux très lourds.

Le Nid s’implique aux côtés de la Fédération Abolitionniste Internationale (FAI) dès 1950, lors de nombreux congrès internationaux. En 1949, les Nations Unies élaborent la Convention pour la répression de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution ; en 1960, cette avancée est acquise dans le droit français, grâce à la publication d’un ensemble de lois, un processus législatif au cours duquel le Nid a pu faire entendre sa voix.

Il est également présent lors des occupations d’églises par les personnes prostituées lyonnaises, en 1975. L’association s’investit dans le domaine de la formation des travailleurs sociaux et dans la prévention : en 1961, le Nid intervient pour la première fois à la télévision, dans l’émission Faire Face.

L’association, enfin, s’exporte à l’étranger avec l’installation au Brésil (1963) et au Portugal (1967). Il cofonde la Fédération Européenne pour la Disparition de la Prostitution (FEDIP) avec des associations de plusieurs pays d’Europe.

Les paris de la modernité

À partir des années 1970, les salariés de l’association, qui animaient les centres d’accueil, prennent leur autonomie, donnant à l’Amicale du Nid le visage qui est le sien aujourd’hui.

Le Mouvement du Nid se concentre alors sur ses activités militantes : prévention et sensibilisation de l’opinion publique, et accueil, dialogue et réflexion avec les personnes prostituées.

Des projets ambitieux sont menés pour dénoncer le système prostitutionnel et mobiliser la réflexion de la population. Le Mouvement du Nid alimente sa réflexion en organisant des enquêtes inédites, telles que l’enquête nationale Les jeunes et la prostitution (36 000 participations), l’enquête Printemps sur la réinsertion ou, aujourd’hui, la recherche sur les clients de la prostitution menée par le sociologue Saïd Bouamama. Les colloques internationaux sont une occasion précieuse de communiquer le fruit de ses recherches.

Fort de la reconnaissance d’utilité publique accordée en 1986, le Mouvement du Nid s’attache à réveiller les consciences grâce à ses affiches et ses outils sans cesse perfectionnés : en témoigne le succès des bandes-dessinées Pour toi Sandra et No Limits !, respectivement sur la prostitution et la violence, qui ont ému et fait réfléchir des milliers de collégiens et lycéens.