« Clients prostitueurs : fin de règne ? » (1ère partie)

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« Clients » prostitueurs.

Il y a encore vingt ans, on savait peu de choses sur le « client » prostitueur, celui qui achète d’une femme, homme, ou enfant, un acte sexuel, celui dont le rôle dans l’existence même du système prostitutionnel est central, et dont on ne parlait jamais…

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Depuis, le débat mondial sur les politiques publiques, la mise en œuvre de leur pénalisation dans les pays abolitionnistes, et l’émergence de la parole des survivantes, l’ont mis en lumière.

Les femmes concernées, les associations qui effectuent en France les stages « clients » prévus par la loi, les études sociologiques et psychologiques, leurs propres propos parfois, dessinent un portrait cohérent.

Celui que les abolitionnistes appellent désormais le prostitueur est un homme qui, dans une culture patriarcale, profite de son privilège masculin pour imposer un acte sexuel non désiré. Un homme qui voit les femmes comme des objets à sa disposition, mais aussi qui persiste dans le déni de la réalité.

C’est ce portrait des « clients » prostitueurs que nous brossons dans la première partie de ce dossier. Une seconde partie, publiée dans notre prochain numéro, analysera comment les sociétés contemporaines le prennent en compte dans leurs politiques publiques : délinquant ou « client-roi ». Enfin, nous examinerons les nouveaux obstacles à l’égalité et à un monde où la sexualité serait libérée de toute contrainte économique et de toute violence…

Téléchargez le dossier intégral ici PS211-Dossier

Aperçu du sommaire et des aspects abordés dans cette première partie du dossier :

« Clients » prostitueurs en 2022 : quelques chiffres

Depuis 20 ans, les études sur les « acheteurs de sexe », se sont multipliées. Les témoignages des femmes qui les subissent également. Ces informations, nombreuses et concordantes, permettent d’en faire un tableau cohérent.

A lire également : notre actu rencontre sur les stages pour « clients » prostitueurs pénalisés

Un homme qui exerce des violences 

« Je n’ai jamais montré que j’avais peur. Je les voyais comme… comme des chiens. Je ne comprends pas le plaisir qu’ils prennent… En fait, j’avais très peur mais je faisais comme si c’était moi qui décidais. » Clara (PS n° 157)

Mensonge : la petite musique des « clients » prostitueurs

« Cher acheteur de sexe… vous m’avez dit ce que vous aviez besoin d’entendre, pour préserver votre illusion, pour ne pas songer à la façon dont j’avais abouti là, à vingt ans ». Tanja Rahm

Consommateurs : des hommes sans empathie

La société patriarcale et capitaliste, parfois confortée par la loi, donne le droit aux hommes de se comporter comme des consommateurs de femmes. Et les exonère de la nécessité de l’empathie la plus élémentaire.

Paroles de « clients » prostitueurs

« Être avec une prostituée, c’est un peu comme boire un café. Quand vous avez fini, vous débarrassez. »

« Nous, les hommes, sommes les “clients”. Les travailleuses du sexe sont les produits, et le patron du bordel, c’est le vendeur. »

« J’avais une check-list mentale en termes de race. Je les ai toutes essayées dans les cinq dernières années, mais en fait, c’est toutes les mêmes. »

Retrouvez le trimestre prochain dans notre numéro 212 la seconde partie de ce dossier, consacrée eux « clients » prostitueurs face à la loi :

« La façon dont la prostitution est perçue dans chaque pays a des conséquences : les enfants suédois d’aujourd’hui grandissent en sachant que l’achat de services sexuels est un crime. Les enfants néerlandais grandissent avec l’idée qu’il y a des femmes exposées dans les vitrines des magasins qui peuvent être commandées en tant que produits de grande série ». Pierrette Pape, alors porte-parole du Lobby européen des femmes à Bruxelles.

Un site à consulter pour retrouver quelques unes des principales études sur les « clients » prostitueurs : https://prostitutionresearch.com/