Mazan : Que la honte change de camp !

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Avec le procès des agresseurs de Gisèle Pélicot, dont le délibéré est attendu le 20 décembre, les ressorts de la culture du viol et ses fondements porno-prostitutionnels sont apparus aux grand jour.

Procès des violeurs de
 Mazan, viol suivi du meurtre
 de Philippine, révélations sur l’Abbé Pierre, chaque jour qui passe nous montre à quel point la culture du viol structure notre société. Miroir grossissant, le procès de Mazan permettra-t-il de mieux comprendre la na- ture du viol et la part de responsabilité de la culture qui le rend si « ordinaire » ? Car au-delà des accusés, le procès est celui du système qui a rendu ces viols possibles.
Comment pourrait-il faire l’économie d’une réflexion sur les pierres angulaires de cette culture du viol, à savoir la prostitution et la pornographie, son double filmé ? Ces bastions du droit sexuel masculin, piliers de la déshumanisation des femmes et de la misogynie, imprègnent l’ensemble de la société, hommes et femmes, ouvrant la voie à la banalisation des fantasmes de viol, voire des passages à l’acte.

Dossier écrit par Claudine Legardinier avec les contributions de Anne Darbes, Catherine Le Magueresse, Elise Pillet et Rosalie.

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A télécharger en entier ici https://mouvementdunid.org/wp-content/uploads/2024/12/PS222-Dossier-.pdf

SOMMAIRE

Les enseignements du procès

Autour de Dominique Pélicot, ex-mari de la victime, 51 hommes de 22 à 73 ans – sur 83 violeurs présumés, pas tous identifiés – sont jugés pour la presque centaine de viols aggravés qu’elle a subis pendant dix ans, droguée par son époux jusqu’à l’inconscience.

En patriarcat, pas d’intention de violer ?

Pas des monstres, mais des hommes ordinaires

Une meilleure compréhension du viol

Pas des faits isolés, mais un système

Encadré : les mots de Gisèle

Pornographie et prostitution, fondements de la culture du viol

Cela ne fait jamais les gros titres à propos du procès. Pourtant, l’usage de vidéos pornographiques et le recours à la prostitution sont au premier plan du parcours des agresseurs de Gisèle Pelicot.

La prostitution, pilier du droit sexuel masculin

Pélicot proxénète ?

La prostitution, pratique culturelle fondée sur l’inégalité

Une invitation à l’irresponsabilité

Encadré : Procès porno en 2025

Une dissociation payée au prix fort

Le droit de franchir les limites

L’entre-soi masculin

Quel monde après Mazan ?

Le monde entier parle de Mazan. Gisèle Pélicot est devenue la figure du courage et de la force des femmes victimes de violences sexuelles. Que se passera-t-il après le procès ? Les choses changeront-elles vraiment ?

Instaurer une politique de prévention des violences sexuelles

En finir avec la masculinité toxique

Instaurer une culture du consentement et de l’égalité

Donner enfin une définition de la prostitution

En conclusion

Ce procès doit être l’occasion d’un pas important. Si l’humiliation des femmes orchestrée dans de telles vidéos pornographiques suffisait jusqu’ici à les sidérer et à les faire taire, le courage de Gisèle Pélicot, qui a refusé le huis clos, fait passer dans le réel la formule, trop souvent théorique : la honte doit changer de camp.
Reste à espérer que le procès de Mazan, avant ceux à venir de la pornographie (French Bukkake et Jacquie et Michel) ne soit pas une occasion manquée. L’enjeu en est fondamental : que le corps social prenne conscience, dans la foulée de #metoo, que les femmes ne sont pas des choses : choses qu’on harcèle, qu’on échange, qu’on prête, qu’on achète… objets de seconde zone à l’usage des dominants.

 

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Claudine Legardinier
Journaliste indépendante, ancienne membre de l’Observatoire de la Parité entre les femmes et les hommes, elle recueille depuis des années des témoignages de personnes prostituées. Elle a publié plusieurs livres, notamment Prostitution, une guerre contre les femmes (Syllepse, 2015) et en collaboration avec le sociologue Saïd Bouamama, Les clients de la prostitution, l’enquête (Presses de la Renaissance, 2006). Autrice de nombreux articles, elle a collaboré au Dictionnaire Critique du Féminisme et au Livre noir de la condition des femmes.