Une filière d’avenir : «travailleuse du sexe» ! La campagne choc des «Jeunes pour l’abolition»

1178

Le ton est incisif, le montage carré, le culot certain. Et le film fait mouche. Une jeune lycéenne, Andréa, encadrée de ses deux parents, se voit proposer par une conseillère d’orientation une formation de deux ans dans une filière d’avenir : un métier de service, de contact, un secteurporteur avec garantie d’emploi…

Le travail du sexe est en train de réduire les chiffres du chômage de façon historique, martèle la conseillère. Les parents font taire peu à peu leurs réticences pour se montrer de plus en plus convaincus.

Annonce

Réalisé par Frédérique Pollet-RoyerNous avions recensé [le beau documentaire Pelos de Frédérique Pollet-Royer, à qui on doit également les clips de prévention de plusieurs campagnes de lutte contre les violences faites aux femmes : « La honte doit changer de camp » : une offensive majeure contre le viol, Une campagne du LEF « Ensemble pour une Europe libérée de la prostitution ».]] , le court-métrage montre, plein cadre, l’absurdité du discours de banalisation de la prostitution. En prenant au pied de la lettre l’idée du métier comme un autre, en égrénant sur l’air des lampions ses dangers et ses violences, la réalisatrice saute à pieds joints dans le débat du moment et colle, avec autant d’humour que de rigueur, au propos des Jeunes pour l’abolition, ce groupement de huit associations[[« Génération Abolition », voir leur site : [lesjeunespourlabolition.fr].]] qui lance ainsi sa campagne nationale : après avoir signé fin septembre 2013 une tribune favorable à la proposition de loi en discussion et qui doit être examinée fin novembre, les jeunes responsables d’associations féministes, politiques et étudiantes (Osez le féminisme, Les efFRONTé-e-s, Mouvement des Jeunes Communistes Français, des Jeunes Socialistes, Union des Étudiants Communistes, UNEF, LMDE, UNL) frappent vraiment un grand coup.