Hauts-de-France : mises à l’abri et distribution d’aide

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Pendant la durée du confinement, nous créons cette rubrique « COVID-19 sur le terrain ». Deux à trois fois par semaine, nous vous racontons comment les membres du Mouvement du Nid, éditeur de ce site, continuent à maintenir le lien et à apporter de l’aide aux personnes en situation de prostitution. Aujourd’hui, la délégation des Hauts-de-France.

Jeudi 16 avril au soir, une femme en situation de prostitution à Lille a été la première à pouvoir bénéficier du partenariat #toutessolidaires mis en place entre le Mouvement du Nid et la Fondation des femmes. Elle est maintenant logée dans une chambre d’hôtel jusqu’à la fin du confinement à son grand soulagement ainsi qu’à celui des bénévoles de la délégation.

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La délégation des Hauts-de-France, basée à Lille, distribue aussi des tickets repas aux femmes les plus en difficulté, soit une soixantaine de personnes : des tickets d’une valeur d’environ 50 € mais aussi un peu d’argent pour leurs frais urgents, par exemple de pharmacie. Pour alimenter ce fonds, elle dispose de ressources diverses (partenariat Fondation des femmes, bons du Secours Catholique, chèques de donateurs). Depuis le début du confinement, la délégation avait déjà rassemblé 4 000 euros au 10 avril.

Il y a une belle solidarité, explique Bernard Lemettre, responsable de la délégation. Heureusement car la situation des 230 femmes que nous suivons, majoritairement étrangères, est difficile. Souvent sans papiers, sans aucun revenu, elles vivent cloîtrées dans de toutes petites pièces et ne voient personne. Elles en sont très déstabilisées, elles qui ont l’habitude d’être dans la rue. Une bonne moitié d’entre elles avaient déjà entamé des démarches de sortie de prostitution. Nous faisons en sorte de garder le lien, à Lille et dans d’autres villes de la région.

Avec Marie-Pierre, une autre bénévole, ils circulent à deux, avec toutes les précautions possibles, en voiture, vitre à moitié baissée pour faire passer aux femmes des attestations en anglais puisqu’elles n’ont pas d’ordinateur.

Nous nous approchons de leur domicile, sans entrer, nous échangeons quelques paroles à distance, mais c’est déjà utile pour les rassurer et leur montrer qu’elles ne sont pas seules. Nous leur apportons une aide pour tout l’essentiel mais pas seulement. On parle, on rit aussi…