PACA : journée d’étude Pornographie et prostitution

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Infos pratiques

Colloque Pornographie et prostitution : imaginaires et réalités

proposé avec le soutien de la Délégation régionale aux droits des femmes et à l’égalité

Annonce

Samedi 19 novembre 2016

10h à 17h

Cité des associations de Marseille,

93 La Canebière, 13001 Marseille

Entrée gratuite sur inscription sur place ou par téléphone 04 91 92 04 84

Contact pour toute information : 04 91 92 04 84 et programme

Intention

Pornographie, prostitution… dénoncer un empire sur nos imaginaires

Samedi 19 novembre 2016, à Marseille, sept intervenantEs issus de divers domaines et disciplines – sociologie, psychologie, associations et mouvements démocratiques – éclairent les « industries du sexe » en puisant tant dans les apports de la théorie que dans leur pratique professionnelle ou militante dans le colloque « Pornographie et prostitution : imaginaires et réalités »

Par quels leviers le système pornographique est-il capable d’amener des personnes à subir et consentir à des violences sur elles-mêmes ? Quelles sont les dimensions proxénètes de l’exploitation pornographique ? Côté spectateurs, comment se défaire de la fascination exercée par le choc des images pseudo-réalistes, que la surenchère commerciale rend toujours plus extrêmes ?

Ce colloque aborde le sujet de la pornographie dans sa réalité concrète – une production culturelle de masse qui a plus de spectateurs que le football, une industrie exploitant le corps et l’image de milliers de « hardeurs » hommes et femmes. Ces données s’entendent au regard du poids des industries du sexe sur nos représentations. Si la pornographie et la prostitution ont pu un temps apparaitre pour certains subversives, elles sont le lieu de l’objectification extrême du corps des femmes et de la perpétuation de stéréotypes régressifs. Un défi, compte tenu du rôle qu’elles tiennent encore dans l’initiation sexuelle, particulièrement des jeunes garçons.

Joël Martine, philosophe, nous invite à retourner la caméra pour déconstruire l’empire du porno et libérer tant nos imaginaires que la création cinématographique.

Malka Marcovich, historienne, analyse la culture libertine stéréotypée qui s’est développée en France depuis le marquis de Sade et qui a banalisé la domination des femmes au nom de la lutte contre le carcan de la religion. Aujourd’hui persiste une « face cachée » d’une certaine « libération sexuelle » qui maintient leur objectification et leur disponibilité pour le seul désir masculin.

Régine Sellier, de l’Alliance des femmes pour la démocratie et du Mouvement de libération des femmes, développera ce qu’Antoinette Fouque a conceptualisé comme étant l’impérialisme du phallus et ce qu’elle a apporté avec le groupe de recherche théorique et pratique « Psychanalyse et Politique ».

Hélène Rémond, psychologue, étaye son analyse par les éléments recueillis dans le cadre de sa pratique clinique. Elle partage une étude de cas et son expérience dans l’animation de groupes de paroles de femmes victimes de violences.

Didier Landau, psychosociologue, détaille les lignes de continuité entre prostitution et pornographie, la première étant « la mise en acte dans un espace réel » de la seconde. Il s’appuie sur une forte expérience de la prévention et de l’accompagnement des personnes en souffrance.

François Wioland, responsable de la délégation des Bouches-du-Rhône du Mouvement du Nid, est confronté lors des actions de prévention de l’association à l’évidence pornographique qui s’est imposé auprès du jeune public. Depuis 2013, il a renforcé une pratique d’accompagnement auprès d’étudiantes en situation de prostitution.

Esther Fouchier, militante du Forum Femmes méditerranée et du Collectif 13 droits des femmes, analyse quant à elle les facteurs d’entrée – précarité, vulnérabilité, discriminations… – dans les industries du sexe.

Dans les domaines de la pornographie comme de la prostitution, les choix personnels se posent en termes de choix de société et de droits humains. C’est toute l’ambition de ce colloque de nourrir la réflexion des citoyens et citoyennes et les engager à des choix éclairés.