A l’ère #Metoo de l’écoute des victimes de violences sexuelles, une association fait annuler une rencontre avec une survivante de la prostitution à Toulouse.
Le libraire qui devait accueillir une rencontre le 16 novembre prochain avec la survivante québecoise Valérie Tender a reçu la visite de deux personnes déclarant faire partie de l’association toulousaine Grisélidis.
Ces deux personnes lui ont dit que si l’événement avait lieu chez lui, une perturbation violente de la rencontre serait organisée, intimidation suffisante pour que le libraire décide d’annuler malgré une tentative d’apaisement de sa part. L’association Grisélidis est pourtant agréée pour les parcours de sortie de prostitution et financée par l’état pour l’accompagnement des victimes mineures de prostitution.
Ce n’est pas la première fois que cette association vient perturber une action organisée par le Mouvement du Nid. En 2023, des personnes se réclamant déjà de Grisélidis avaient agressé verbalement et menacé physiquement nos bénévoles lors d’une projection du film Noémie dit oui, qui traite de la prostitution d’une adolescente de 15 ans.
Premières concernées par la violence prostitutionnelle, les survivantes parlent, comme dans le podcast La Vie en Rouge, qui a obtenu déjà plus de 80 000 écoutes. Leur parole, sans complaisance avec un système de violences avant, pendant et après la prostitution, dérange certaines associations qui affirment qu’on peut aménager la violence en abordant la prostitution comme un « travail du sexe ».
Les dernières oubliées du mouvement #metoo
Ce sont des membres se revendiquant d’une de ces associations qui ont menacé un libraire du centre-ville de Toulouse de perturber violemment la rencontre avec Valérie.
Cette attitude est inadmissible, et dangereuse pour la démocratie. A l’ère de la libération de la parole des victimes de violences sexuelles avec #metoo, ces militant·es choisissent donc de faire taire une femme, victime de violence prostitutionnelle, qui dit elle-même « Nous les survivantes de la prostitution, nous sommes les dernières oubliées du Mouvement #metoo« , et cela paraît normal ?
Alors que Grisélidis organise ses propres événements, jamais le Mouvement du Nid ne s’y est présenté et ne les a menacés : il peut y avoir des désaccords politiques sans intimidation. Ces méthodes dignes des pratiques masculinistes les plus réactionnaires, sont en totale contradiction avec la volonté affichée de laisser « la parole aux concernées« .
Un rappel est indispensable : ces pratiques d’intimidations et de menaces tombent sous le coup de la loi.
Nous faisons par ailleurs appel à toutes les bonnes volontés à Toulouse pour trouver une salle et permettre la rencontre avec Valérie Tender, dont la parole doit pouvoir être entendue !
Pour nous contacter : communication@mouvementdunid.org / 01 42 70 92 40