Les débuts des parcours de sortie

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Nous publions un dossier spécial sur les parcours de sortie de la prostitution, qui commencent à  se mettre en place. Depuis que le dossier a été rédigé, 3 nouveaux parcours de sortie ont été approuvés dans notre délégation du Haut-Rhin.

Avec la mise en place des parcours de sortie, l’accompagnement des personnes prostituées est au coeur de la loi du 13 avril 2016, comme il a toujours été au coeur de l’action du Mouvement du Nid. Pour nous, il s’agit d’un outil fondamental et essentiel pour faire du projet abolitionniste une réalité.

Cette loi progressiste va ainsi offrir à  celles qui le souhaitent la possibilité de trouver des alternatives à  la prostitution, avec l’appui de l’Etat et de l’ensemble des acteurs réunis dans les commissions qui doivent être mises en place dans chaque département, y compris dans ceux où la prostitution était invisible et passée sous silence.

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Désormais, le travail d’accompagnement, de pédagogie et de prévention que nous menons s’inscrit dans la politique de l’Etat. Pour nos associations, c’est l’occasion d’un nouvel élan. Mais c’est surtout pour notre pays un changement de regard radical sur la prostitution. Au lieu d’en faire une honte pour les victimes, la loi reconnaît que celles-ci ne sont pas coupables et que le devoir de la société est de les soutenir dans leur volonté d’en sortir, de les accompagner et de prévenir les comportements prostitutionnels, auprès des jeunes et des adultes.

Ce changement de regard commence déjà  à  opérer alors que la loi est encore loin d’être appliquée dans son intégralité. En 2017, de nombreux départements ont commencé à  travailler sur la mise en place de la commission et les conditions d’attribution des parcours de sortie. Mais les freins sont encore nombreux. Et surtout, l’Etat ne donne pas toujours de direction claire pour l’appliquer.

Nous avons voulu faire le point sur l’état d’avancement des parcours de sortie, pour mettre en évidence à  la fois la formidable opportunité de ces parcours, et le risque – aujourd’hui réel – qu’ils ne soient pas appliqués dans l’esprit de la loi ni dans l’intérêt des victimes de la prostitution.
Ces commissions sont le bon outil. Il s’agit maintenant de le faire fonctionner et de dépasser les hésitations et les interprétations divergentes. Car les inquiétudes sont réelles face aux refus opposés aux dossiers présentés à  Nice et à  Bordeaux et aux menaces sur les financements. Quant aux retards dans la mise en place des commissions, ils sont d’autant plus nuisibles qu’une évaluation de la loi doit être rendue dès avril 2018!

Pour lire l’intégralité du dossier, ainsi que l’interview de Maud Olivier : <doc243|right>