Maya Surduts : une vie de passion et de combats

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Maya Surduts est morte le 13 avril 2016 à l’âge de 79 ans, une semaine après l’adoption de la loi sur la prostitution pour laquelle elle s’était beaucoup mobilisée, et le jour même de sa publication au Journal Officiel. Son absence, impensable, lors du vote du 6 avril, n’était pas de bon augure.

Présidente et cofondatrice de la Coordination des associations pour le droit à l’avortement et à la contraception (Cadac) en 1990, co-créatrice et porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes (Cndf, membre d’Abolition 2012), elle a été de toutes les grandes batailles, contre le viol et les violences faites aux femmes, contre la précarité et le temps partiel imposé, contre le racisme et les intégrismes et bien entendu pour l’abolition de la prostitution.

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Née à Riga, en Lettonie, dans une famille juive et communiste, cachée à Nice pendant l’occupation, dénoncée mais heureusement réchappée des œuvres de la Gestapo, Merija (son vrai prénom) a été militante pro FLN, manifestante lors de la Marche de Washington (Martin Luther King y fit son fameux discours I have a dream), traductrice à Cuba, expulsée en 1971 par le régime castriste, avant de se donner tout entière à l’extrême gauche puis à la cause des femmes à son retour en France.

Rebelle née, inoxydable tête de manif, célèbre pour ses coups de gueule, dotée d’un regard qui transperce et d’une voix rauque dont beaucoup redoutaient les éclats, Maya Surduts laisse une marque indélébile sur le mouvement féministe.