Spécial n°200 : la culture au service de la parole des personnes prostituées

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Premier à avoir donné la parole et ouvert ses colonnes aux récits des personnes prostituées et survivantes de la prostitution, le Mouvement du Nid a toujours accordé une place importance à la culture comme vecteur de son engagement en tant que mouvement de société. À la fois en rendant compte de ce qui s’écrivait, se lisait, se retrouvait sur les écrans de cinéma et de télévision, et en créant lui- même des œuvres ou en soutenant leur création.

Les récits des personnes prostituées, les témoignages de survivantes

Annonce

LA DÉROBADE, de Jeanne Cordelier
Tout le monde se souvient du chef d’œuvre littéraire, écrit par une ex-pros- tituée dont l’ouvrage (1976) adapté par la suite au cinéma, a marqué l’histoire.
En 2018, plus de 40 ans après la sortie du livre, nous redonnions la parole à Jeanne Cordelier dans les colonnes de Prostitution et Société n° 196, à l’occasion de la sortie du numéro consacré à la parole des survivantes.

RENAIÌ‚TRE DE SES HONTES, de Laurence Noéˆlle, survivante française
Prostituée à 17 ans, extraite d’un réseau par le Mouvement du Nid, accompagnée par l’association, Laurence a témoigné à sa sortie de prostitution. Plus de 20 ans plus tard, devenue formatrice, elle a choisi d’écrire sur le chemin parcouru. Renaître de ses hontes est un ouvrage fort et puissant sur la violence prostitutionnelle et la possibilité d’en sortir. Prostituée à 17 ans, extraite d’un réseau par le Mouvement du Nid, accompagnée par l’association, Laurence a témoigné à sa sortie de prostitution. Plus de 20 ans plus tard, devenue formatrice, elle a choisi d’écrire sur le chemin parcouru. Renaître de ses hontes est un ouvrage fort et puissant sur la violence prostitutionnelle et la possibilité d’en sortir.

HISTOIRE DE MICHEÌ€LE de Michèle, qui a rencontré André-Marie Talvas en 1946 et a été accompagnée par le Nid.
Aujourd’hui encore, le témoignage de Michèle est sidérant, tant son actualité est forte. Victime, avec sa mère et ses frères, de la violence de son père, elle se retrouve seule, à la rue, et finit par être séquestrée dans un bordel avant la deuxième guerre mondiale.
Prostituée en Allemagne pendant l’occupation, elle rencontre sur sa route des
hommes de la JOC. Ils ne veulent pas coucher avec elle, ce qui la sidère. Peu à peu, la foi et l’accompagnement du Nid lui permettent de s’éloigner de l’univers prostitutionnel. L’association aide également à la publication de ses livres.
Elle a marqué l’histoire de l’association.

PAID FOR, de Rachel Moran, survivante irlandaise
Lors de l’événement du 23 novembre 2018 à Paris«les survivantes prennent la parole », Ashley Judd, actrice, activiste, initiatrice de #metoo et #timesup, citait « Paid For » (« achetée ») comme étant le livre indispensable à lire. La force de l’ouvrage de Rachel Moran, journaliste et fondatrice de SPACE international, premier mouvement international de survivantes, est d’avoir su allier le récit personnel et l’analyse politique féministe radicale du système prostitueur où des hommes ont « le droit d’acheter des femmes pour du sexe ».

EXIT de Grizelda Grootboom, survivante sud-africaine
Grizelda Grootboom, enfant des townships du Cap, a été victime de
la prostitution très jeune alors qu’elle était à la rue. Mais c’est lorsqu’elle a voulu vivre une autre vie quittant sa ville pour Johannesbourg que l’enfer absolu a commencé : dupée, elle a été sequéstrée, droguée et victime de viols tarifés à répétition pendant quinze jours, avant d’être abandonnée. S’en est suivi un engrenage dont elle mettra des années à sortir. Aidée par l’association Embrace Dignity, elle analyse aujourd’hui avec force et lucidité le système prostitutionnel, qui s’attaque partout aux plus vulnérables.

Retrouvez-ci dessous l’intégralité des pages « Cultures » de ce numéro spécial