Zoom sur l’association le Nid, combattre les préjugés

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L’hebdomadaire « TVM Mag » d’Indre-et-Loire présente les activités de la délégation départementale du Mouvement du Nid à l’occasion du 8 mars 2013.

En juin dernier, Najat Vallaud-Belkacem, ministre du Droit des Femmes, lançait un pavé dans la mare en annonçant vouloir abolir la prostitution. L’enjeu social avait déjà été évoqué par le candidat Hollande lors des élections présidentielles, celui-ci souhaitant abroger la loi de 2003 sur le racolage passif. À Tours, le Mouvement du Nid, qui a fêté ses 40 ans l’an passé, s’en félicite. Actuellement, le débat est plus intense, la prostitution devient un problème signifiant et la relation avec les décideurs a changé, explique Guy Joguet, délégué départemental. Le Nid est, en fait, un mouvement relais, et pas un service social, tient à préciser le délégué.

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Le mouvement est dit abolitionniste. Nous défendons la Convention pour la répression de la traite des êtres humains et de la prostitution d’autrui ratifiée en 1960 par la France. Ce texte dit que la prostitution est une atteinte à la dignité humaine, indique Magalie Besnard, agent de développement de la délégation.

En cela, ses missions sont multiples. D’une part auprès des personnes en situation ou en danger de prostitution en allant à leur rencontre, en les accueillant aussi et en les accompagnant dans leur sortie de la prostitution. D’autre part, le Nid mène des actions de sensibilisation auprès du grand public. À Tours, les équipes bénévoles rencontrent les personnes sur les lieux de prostitution en allant au devant de celles qui sont demandeuses d’une aide pour se sortir de cet engrenage. Nous avons des compétences en écoute et en observation. Nous orientons les personnes démunies face à ce problème mais pas seulement. Notre soutien est également psychologique, ajoute Magalie Besnard. Mais depuis 2003, la prostitution devient de plus en plus invisible, même si la police tourangelle n’ap- plique pas forcément la loi de 2003, dans les faits. Avec les nouvelles technologies, il devient compliqué de connaître tous les réseaux et lesmoyens utilisés, précise Magalie Besnard.

Le travail du Nid se transforme alors. Cela se fait sur le long terme avec les personnes qui souhaitent en sortir, évoque Guy Joguet. Nous avons avec nous des professionnels bénévoles tels qu’un médecin, une infirmière, un psy- chanalyste ou encore un thérapeute pour donner les conseils les plus pointus.

En outre, le Nid travaille en étroite collaboration avec d’autres associations, formant ainsi un réseau. Par exemple, nous avons aidé une jeune Arménienne menacée qui nous a été indiquée par l’association Mobilité 37, note Guy Joguet. Par ailleurs, le Nid cherche à sensibiliser le grand public et mène différentes actions centrées autour de trois champs : la formation des acteurs de terrains, la création de support de communication et également des réunions de sensibilisation auprès des jeunes dès le collège afin de combattre des préjugés encore tenace. Les réflexions avec les politiques se font également plus intenses, ce qui réjouit les membres du Nid. Le 13 avril prochain, nous allons réunir à la salle de la Médaille de Saint- Pierre-des-Corps de nombreux décideurs locaux pour parler du problème de la prostitution, c’est une première et nous en sommes fiers, conclut Guy Joguet.

par Pauline Baumer
TVG MAG

À retrouver sur leur site ou à télécharger : TMV mag numéro 82 – DLG37