Les femmes, on continue à s’asseoir dessus ou on change pour de bon ?

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A l’invitation du Collectif 13 Droits des Femmes, une centaine de personnes, essentiellement issues du milieu associatif ou syndical, se sont réunies à Marseille le 24 janvier 2012 pour la présentation du Laboratoire de l’Egalité et de son Pacte.

Ouverte par Esther Fouchier du Forum Femmes Méditerranée, la soirée a permis à Olga Trostiansky, Secrétaire Générale du Laboratoire de l’Egalité, d’en donner les tenants et les aboutissants, illustrés sur le registre de l’humour par la diffusion du film et des affiches anti-sexistes créés pour le Laboratoire.

Annonce

Une série d’interventions de femmes du monde des associations, de l’entreprise et des élues a suivi, largement consacrées à la pauvreté et à la précarité qui touche les femmes de plein fouet mais aussi aux menaces qui pèsent sur la parité (réforme des collectivités territoriales) ou les services publics. Des femmes syndicalistes venues d’entreprises ayant signé des accords d’égalité hommes-femmes (Eurocopter – groupe ADS, Le Sucre St Louis) ont fait état, malgré quelques avancées, de leur déception quant aux effets de ces accords sur l’accès féminin aux postes à responsabilité. Des élues ont de leur côté tiré le signal d’alarme sur le caractère central de la question de l’égalité dans une démocratie.

Même si la question des violences et de la prostitution ne figure pas au menu du Labo de l’Egalité, les organisatrices ont eu l’excellente idée de la mettre en exergue. Claudine Legardinier, du Mouvement du Nid, a donc saisi l’occasion pour dénoncer ce « bastion de l’ordre ancien » que constitue le système prostitutionnel et le comportement des « prostitueurs » qui obtiennent « d’un froissement de billet » ce que les femmes qui ont lutté pour accéder à plus d’égalité ne sont plus prêtes à leur procurer : un corps à disposition. Insistant sur la dimension politique de la question et sur les enjeux européens, elle a rappelé qu’aucune égalité ne sera possible tant que les femmes continueront d’être considérées, au Carlton et ailleurs, comme des trophées ou des objets de divertissement.

Un seul bémol pour ce beau moment de rassemblement : le combat pour l’égalité entre les femmes et les hommes reste désespérément non paritaire. Cinq hommes seulement – que nous saluons – s’étaient déplacés pour cette manifestation.