L’IVG entre dans la Constitution, une victoire féministe

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Au terme d’un vote historique devant le Congrès, l’IVG a été inscrit dans la Constitution. C’est le résultat de la mobilisation des associations féministes depuis un an et demie.

Le vote du Sénat, la semaine dernière, avait été déterminant. Celui du Congrès, devant atteindre les 3/5 de parlementaires du Sénat et de l’Assemblée, semblait dès lors une formalité. Le texte a finalement recueilli 780 voix contre 72, soit bien au-delà du seuil minimal des 512 voix correspondant aux trois cinquièmes des suffrages exprimés.

Le projet de révision doit inscrire dans le marbre constitutionnel la « liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse ». Le Président de la République Emmanuel Macron s’était engagé à « rendre irréversible la liberté des femmes de recourir à l’IVG en l’inscrivant dans la Constitution ». 

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A la tribune, les parlementaires ont salué la longue lutte des femmes pour ce droit à l’avortement, « une chaine invisible de femmes ».

Pour toutes les associations féministes et de lutte contre les violences faites aux femmes, c’est un moment historique, et un signe envoyé au monde.

Laurence Rossignol, cheffe de file du groupe socialiste au Sénat, a affirmé « Aujourd’hui, la France retrouve le fil de son histoire, l’histoire du pays des droits humains, le pays qui donne du courage partout à toutes celles et ceux qui luttent », terminant par un beau « Vive le féminisme, vive la République, et vive la France » !

Le droit à l’avortement a été inscrit dans la loi en 1975. 50 ans après, c’est face aux menaces régulières sur le droit à l’avortement (notamment après la décision de la Cour suprême américaine qui l’a retiré en 2021), que les féministes puis des femmes politiques se sont mobilisées pour cette inscription dans la Constitution.

Le Mouvement du Nid s’était associé aux campagnes menées -notamment par la Fondation des Femmes pour cette inscription dans la constitution.

Pour le Mouvement du Nid, sur le terrain, l’accès à l’avortement des femmes accompagnées est un enjeu essentiel. Souvent, pouvoir accéder à ce droit fondamental est plus difficile pour elles, pour de multiples raisons (traite, isolement, emprise, etc.) et les accompagner dans cette démarche quand elles le souhaitent, fait partie de l’accompagnement social. En plus de l’inscription dans la Constitution, il est indispensable que l’accès au droit à l’IVG soit le même pour tout·es, y compris les femmes les plus vulnérables.

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