Des prénoms féminins exotiques ou « glamour » – Maeva, Chanel, Loveline… – suivis d’un numéro de téléphone portable : c’est l’unique message figurant sur des milliers d’autocollants qui ont inondé les rues de Rennes, depuis septembre dernier. Après le passage du service de voirie de la ville, qui les retire inlassablement, ils sont replacés aussitôt.
D’après Nathalie Flochlay et Julien Marchand, deux journalistes de Ouest-France ayant mené leur enquête, un coup de fil aboutit à une voix féminine qui décline immédiatement divers actes sexuels et leurs tarifs. Le « rendez-vous » est proposé dans une zone industrielle à la périphérie de la ville ; les passes s’enchaînent de 10h à une heure du matin…
Les personnes prostituées semblent rester sur place pour une courte période, puis être déplacées dans une autre région, avant d’être à nouveau « disponibles » à Rennes : l’une d’elle a expliqué être dans le Sud
et promet de revenir bientôt en Bretagne. Pour le moment, Rennes seule connaît ces autocollants qui n’ont pas été observés à Brest ou Le Mans.
D’après un enquêteur de la brigade des Moeurs de Rennes, Il y a peu de chances qu’elles travaillent seules. Généralement, le réseau s’étend sur plusieurs villes et va jusqu’à l’étranger. Pour nous, ce sont des enquêtes de longue haleine et qui n’aboutissent pas forcément.
Depuis le vote de la Loi Sécurité Intérieure, la prostitution a presque disparu des trottoirs rennais. Les proxénètes utilisent les journeaux gratuits, Internet ou les téléphones portables et les prostitueurs vont « consommer » à la périphérie des villes ou dans des appartements.