La Suisse, c’est bien connu, est un modèle en matière de prostitution ! Beaucoup de medias vous le diront, surtout ceux qui aiment vanter, au 20h, le confort des bordels ouverts 24h sur 24 et le sens des affaires de leurs tenancières décolletées.
La Suisse, donc, reste à la hauteur de sa réputation. Le canton de Neuchâtel vient ainsi de décider d’étendre la possibilité de proposer des services
de prostitution dans les bars. On entend par là les bars du coin! Les bordels étant sans doute trop éloignés des centres, les autorités ont décidé de faciliter la vie des « clients » en leur évitant de longues et fatigantes recherches.
Une bière, une femme objet sexuel : c’est simple, c’est rapide, c’est pratique ; un concept qui ne se prend pas la tête, tout comme les cafés pipes
, actuellement à l’étude à Genève, qui permettront aux businessmen éprouvés par les dures lois du capitalisme de reprendre des forces en profitant, avec le café noir, de jeunes femmes à genou sous la table.
Les femmes, toutes les femmes – celles qui aimaient sortir prendre un verre en ville, les serveuses et tant d’autres – ne manqueront pas d’apprécier.
Les patrons de bars, eux, qui ne risquent plus de perdre leur patente en se transformant en bordels, se frottent les mains à la pensée des gros billets. Et le canton sort de l’affaire couvert de louanges. Car il a pris soin, à l’unanimité et en faisant les gros yeux, non seulement d’interdire la prostitution de rue, qui n’est pas jolie, mais aussi d’envoyer aux mineurs un fort message pédagogique : avant 18 ans, plus question d’aller voir des prostituées ! Le canton de Neuchâtel peut être satisfait ; il a montré qu’il sait répondre aux évolutions de la société
!
Le Courrier, « La prostitution autorisée dans les bars », 31/08/16.