Chaos

1416

Bardé d’intentions louables, le film peut-il éveiller une réelle réflexion sur les causes et les conditions de la prostitution?

Hélène ou la rédemption ? Car il s’agit ici du « chemin » d’une femme d’affaires endormie dans le conformisme d’une vie bourgeoise, entre un mari indifférent et un fils trop gâté qui, un soir, rencontre l’horreur…

Annonce

Noémie, une jeune prostituée maghrébine, est poursuivie en pleine rue par des maquereaux. Elle essaie de monter dans la voiture d’Hélène pour leur échapper mais Paul, son mari, en verrouille les portes… et démarre en trombe, la laissant ensanglantée sur le pavé.

Le lendemain, Hélène retrouve Noémie en réanimation et sa vie bascule : plus de travail, plus de soirées mondaines, désormais elle va veiller sur elle et la protéger car les maquereaux sont revenus et veulent lui faire signer une mystérieure procuration.

Commence alors une cavale bien invraisemblable où les deux femmes sont recherchées par la police et « l’organisation », tandis que Paul attend que sa femme revienne régler quelques « problèmes domestiques ». Car, l’arrière-plan est celui d’une comédie, voire d’un vaudeville avec portes qui claquent, « démon de midi » et amours adolescentes, qui forme un contrepoint maladroit à l’intrigue, censée « traiter » de la prostitution avec une certaine gravité : difficile gageure, et, pour tout dire, ratée…

Si les passages de comédie font sourire, bien que vus et revus, la gravité se dilue dans une succession de clichés qui culmine lorsque Noémie raconte son parcours, présenté comme le « parcours-type » de la jeune « beurette » aux prises avec l’ordre patriarcal, dans une imagerie digne des magazines féminins. Pour ne rien dire du conte de fée « high tech » qui la transforme en « wonder girl des start-up » et lui assure enfin une vie libre… et luxueuse !

Bardé d’intentions louables, le film risque peu d’éveiller une réelle réflexion sur les causes et les conditions de la prostitution, tout au plus une compassion de consommation courante en « prime-time » le dimanche soir !