Journaliste, Jean-Marie Pontaut a dirigé les services « investigation » du Point puis de L’Express pendant près de trente ans. Ses enquêtes évoquent les « maisons jamais closes » et les « clubs libertins » fréquentés par magistrats et hommes politiques, comme le Cléopâtre, boite à partouzes « chic » ayant prospéré des années 1980 à 2002.
On revisite donc dans cet ouvrage une dizaine d’affaires politico-judiciaires survenues depuis les années 1970 : les affaires Elf, Ambiel, Strauss-Kahn, l’attentat de la rue Copernic et quelques histoires d’ecclésiastiques. L’utilisation d’affaires « de mœurs » pour compromettre des personnalités est ici illustrée par la longue pratique des « notes blanches » de la PJ, transmises au préfet puis, pour les plus « intéressantes », au ministre de l’intérieur, voire au président de la République. La « machine de flicage » mise en place par la fameuse Madame Claude (aussi mythomane que tyrannique et animée d’une détestation des femmes) en fut un rouage majeur.
Pontaut décrit les ressorts inavouables de la République : procès escamotés, démissions curieuses de députés ou de ministres, dignitaires étrangers protégés pour ne pas créer d’incidents diplomatiques… Et véritables drames, comme la terrible affaire Dominique Baudis qui vit les médias se repaître de « scoops » aussi sulfureux que mensongers. Quant à l’affaire du Carlton, l’auteur ne tranche pas la question des motifs de la dénonciation qui fit tomber DSK, mais il semble qu’il ait quelques soupçons depuis une phrase entendue lors d’un voyage en avion…
Le tout reste assez anecdotique mais illustre ce que l’on ne sait que trop : le sexe des femmes réduit à un outil, instrumentalisé par le pouvoir de l’argent.