Allemagne : La loi « Prost G », ou comment un État fait la promotion de la traite des femmes et de la prostitution

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Les choses changeraient-elles en Allemagne ? Après plusieurs articles de journaux et émission de télévision, c’est au tour du magazine Der Spiegel, hebdomadaire centre-gauche très influent, de se montrer ultra critique sur la « loi ProstG » dont le pays s’est doté en 2002, en s’enorgueillissant de légaliser la prostitution dite « volontaire ».

Le titre Bordell Deutschland du numéro daté du 27 mai 2013 est accompagné d’un constat sans appel : Comment l’Etat fait la promotion de la traite des femmes et de la prostitution. Non seulement la loi n’a pas fonctionné, explique le magazine, mais l’exploitation et la traite restent des problèmes majeurs.

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Il revient, avec une certaine amertume et photo à l’appui, sur une coupe de champagne partagée lors du vote de la loi par trois femmes, la ministre de la famille (SPD), une députée des Verts et une tenancière berlinoise : Trois femmes portant un toast pour célébrer le fait que désormais, les hommes allemands pourraient aller au bordel sans aucun scrupule, écrit l’hebdomadaire.

Constitué de plusieurs articles, le dossier souligne que personnalités politiques, associations de femmes et policiers sont de plus en plus nombreux à estimer que la loi a surtout été favorable aux proxénètes et qu’elle a rendu le marché plus attractif pour les trafiquants. Il coupe ainsi l’herbe sous le pied au puissant lobby pro prostitution. Sans doute les dossiers publiés par nos amies du magazine EMMA (dont rend compte notre numéro 178 de Prostitution et Société) sont-ils pour quelque chose dans l’évolution des positions sur cette loi désastreuse. Ce n’est qu’un début, espérons le.

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Claudine Legardinier
Journaliste indépendante, ancienne membre de l’Observatoire de la Parité entre les femmes et les hommes, elle recueille depuis des années des témoignages de personnes prostituées. Elle a publié plusieurs livres, notamment Prostitution, une guerre contre les femmes (Syllepse, 2015) et en collaboration avec le sociologue Saïd Bouamama, Les clients de la prostitution, l’enquête (Presses de la Renaissance, 2006). Autrice de nombreux articles, elle a collaboré au Dictionnaire Critique du Féminisme et au Livre noir de la condition des femmes.