Paris : Des besoins criants émergent, la solidarité contre l’isolement

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Pendant la durée du confinement, nous créons cette rubrique « COVID19 sur le terrain ». Deux à trois fois par semaine, nous vous racontons comment les membres du Mouvement du Nid continuent à maintenir le lien et à apporter de l’aide aux personnes en situation de prostitution. Aujourd’hui, la délégation de Paris.

« L’union fait la force. Donc unissons-nous, pensons aux un·es et aux autres. Nous devons être unis, et ce sera facile entre nous ». Message d’un atelier créatif dématérialisé.

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La délégation de Paris accompagne toute l’année plus de 80 personnes en situation de prostitution ou en parcours de sortie. Depuis mi-mars, l’accueil et la permanence physique sont fermés, mais comme ailleurs, l’activité continue.

Avec une permanence téléphonique très active. Depuis le début du confinement, ce sont 50 personnes qui sont accompagnées très régulièrement par la salariée et les bénévoles. « Les demandes et les besoins sont très divers, explique Alexandra. Déménagements, distribution d’aides de tout type, récoltes de dons pour les femmes enceintes… nous avons aussi pu mettre à l’abri une femme grâce au partenariat avec la Fondation des femmes. »

En plus de l’astreinte téléphonique et des demandes des personnes qu’on connaît déjà, l’équipe de Paris a reçu des appels de 15 nouvelles personnes. « Nous sommes contactés par de nouvelles personnes qui ne contactaient plus les associations depuis longtemps. Des besoins criants émergent. C’est particulièrement difficile pour les personnes en situation irrégulière » (pour qui le Mouvement du Nid demande une régularisation NDLR).

Continuer à créer et partager, se soutenir La délégation a décidé de poursuivre l’atelier de médiation artistique, de façon dématérialisée.

« Cela fonctionne très bien, c’est une bouffée d’air pour beaucoup, des échanges riches, collectifs et moteurs, des créations artistiques inédites, explique Alexandra. Un échange est programmé du lundi au jeudi afin que chacun puisse y trouver son rythme ».

Enfin, les séances psy en partenariat avec l’institut de victimologie ont toute leur pertinence par téléphone pendant cette période. Les créneaux sont pleins.

Des sorties sur les lieux de prostitution (Bois de Boulogne, de Vincennes, boulevards périphériques) ont repris depuis deux semaines. Les bénévoles tentent de rentrer en contact avec celles qui se retrouvent les plus isolées.

À l’approche du déconfinement, il est essentiel qu’elles sachent qu’elles peuvent se tourner vers des associations.