Europe, le triomphe des nouveaux harems

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Il choisit, elle s’exécute. Rien de neuf sous le soleil proxénète dans les bordels à haut débit.

La France est encerclée. Bordels belges, bordels suisses, bordels allemands, bordels espagnols, les supermarchés proposant de la marchandise féminine en vente libre se multiplient à nos frontières. Il n’y a guère que la barrière du Channel ou des Alpes pour nous épargner la floraison de ces harems new look, présentés comme des complexes de loisirs, nec plus ultra de la modernité.

Nous sommes au début du 21e siècle. Loin, pensions-nous, du 19e siècle et de son obsession de l’enfermement. Et pourtant, des femmes sont aujourd’hui parquées par dizaines, par centaines, dans ces bordels usines.

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La différence ? Jadis, on enfermait pour enfermer. Aujourd’hui on enferme au nom de la liberté. Partout la même vitrine, si l’on ose dire : donner des droits aux personnes prostituées, les protéger : du froid, de la pluie, des agressions, prétendument. Pas un mot des raisons véritables qui poussent les Etats à dépénaliser le proxénétisme pour officialiser l’exercice de la prostitution. Raisons limpides, pourtant : remplir les caisses, gonfler le Produit Intérieur Brut. A coup de taxes, d’impôts et autres subsides chères à des pays étranglés par la crise.

Le décor change, le schéma demeure. « Client » libre : libre de circuler, de jauger, d’inspecter, d’exiger. Libre d’exprimer son mépris, ses fantasmes, de réaliser ses perversions. Libre de contaminer. En face ? Règlement draconien, contrôles tous azimuts (et d’abord sanitaire), cadences, amendes, réprimandes. Il choisit, elle s’exécute. Rien de neuf sous le soleil proxénète dans les bordels à haut débit.

Présentés comme des établissements de loisir et de remise en forme – saunas, discothèques, cinémas, restaurants -, ces complexes parfaitement décomplexés obéissent à une froide logique comptable. En Allemagne, des forfaits tout compris permettent désormais de consommer une femme en même temps qu’une pizza et une bière.

Paradise, Dallas, Artémis, Pussy Club…. L’Europe réinvente, à grande échelle, l’exploitation sexuelle des femmes pour le plaisir masculin. Assortie de promos.

Que valent, à cette aune, tous les discours sur l’égalité, sur la lutte contre les violences ?

Peu de chose, on s’en doute. La consommation du corps des femmes est bel et bien devenue un loisir exigible par tout « honnête homme » dans l’Europe libérale.

En la matière, la France reste le seul espoir face à l’assoupissement généralisé. La seule à pouvoir encore imposer une politique audacieuse, sans compromis, pour en finir, enfin, avec l’archaïque subordination sexuelle des femmes et cynisme contemporain du corps marchandise.