Le Mouvement du Nid a participé à ce 2e congrès mondial contre l’exploitation sexuelle des femmes et filles à New Dehli
Le Mouvement du Nid est membre fondateur de CAP international, coalition rassemblant 16 associations de terrain agissant en soutien des personnes en situation de prostitution. Notre association se réjouit de participer à cet événement mondial qui réunira des survivantes de la prostitution, des militant.e.s d’associations féministes, de mouvements de jeunesse et des droits des populations autochtones, des syndicalistes, des élu.e.s…
Sous-titré « The Last Girl First », ce deuxième Congrès mondial contre l’exploitation sexuelle des femmes et des filles est organisé à New Delhi, en Inde, par APNE AAP, notre partenaire indien.
APNE AAP a été fondée il y a 22 ans par la journaliste Ruchira Gupta et 22 femmes prostituées. L’association intervient dans les établissements et les lieux de prostitution – quartiers rouges, ghettos de castes dans lesquels des groupes autochtones sont piégés dans la prostitution de génération en génération
. APNE AAP travaille sur la protection des victimes, leurs droits à l’éducation, à la santé, au logement. Elle a joué un rôle déterminant dans l’adoption de la première loi de lutte contre la traite des êtres humains du pays.
La Coalition pour l’Abolition de la Prostitution (CAP international), fondée 14 associations de terrain en 2013, regroupe désormais 16 membres, qui agissent en soutien de toutes les personnes prostituées (femmes, hommes et enfants) et en opposition au système prostitutionnel qui exploite leurs précarités et vulnérabilités.
La Coalition milite pour l’adoption de politiques publiques basées sur les principes suivants :
- La dépénalisation des personnes prostituées ;
- La protection, le soutien et des alternatives pour toutes les personnes prostituées ;
- La fin de l’impunité pour les trafiquants, les proxénètes et les acheteurs de sexe;
- La formation des professionnel.le.s et la prévention auprès des jeunes.
Nous vous invitons à découvrir le site consacré au Congrès mondial contre l’exploitation sexuelle des femmes et des filles et découvrir son programme (lire aussi ci-dessous).
Merci à la Fondation Scelles dont nous reproduisons ci-dessous la traduction en français du programme!
Ce rassemblement international s’organisera autour de 6 thématiques principales de travail pour permettre des avancées significatives en matière de prévention et de lutte contre l’exploitation sexuelle (victimes, situation en Asie du sud, syndicats, législations, jeunesse, nouvelles technologies) :
- Quels sont les moyens de lutte contre l’exploitation sexuelle des femmes et des filles les plus marginalisées dans le monde ? Les victimes d’inceste et de violence sexuelle, les femmes et enfants autochtones, les communautés des castes inférieures, les femmes et enfants migrants, les femmes et filles issues des minorités ethniques sont toujours les premières victimes d’exploitation sexuelle par les proxénètes, trafiquants et ‘clients’ ;
- Quelles sont les recommandations et actions à mettre en place pour répondre efficacement aux réalités de l’exploitation sexuelle dans les pays de la région du sud asiatique (SAARC) ? Cette rencontre constitue une occasion unique de faire un bilan sur la situation dans cette zone, sur les challenges régionaux et les flux d’exploitation (du Népal vers l’Inde, du Bangladesh vers le Pakistan et l’Inde, des pays d’origine et de transit vers le Golfe persique et le Moyen-Orient…) ;
- Comment renforcer l’action des nombreux syndicats qui dénoncent l’exploitation sexuelle et économique des femmes et les filles, et s’opposent avec force au concept ultralibéral de « travail du sexe » ? Une coalition intersyndicale internationale contre l’exploitation sexuelle commerciale sera créée lors de ce Congrès, des stratégies seront élaborées et un Appel international contre l’exploitation sexuelle commerciale d’autrui sera lancé ;
- Quels sont les meilleurs modèles législatifs pour mettre fin à l’exploitation sexuelle ? Les échanges d’expériences permettront d’établir des recommandations pour des réformes législatives progressistes, de présenter les modèles abolitionnistes adoptés et le bilan des résultats en matière de protection et d’accompagnement des victimes et de pénalisation de la demande ;
- Quelles stratégies concrètes peuvent être dégagées par les mouvements de jeunes et d’étudiants pour l’abolition ? La nouvelle génération de leaders abolitionnistes est très impliquée dans ce combat : premières victimes de l’industrie du sexe, les jeunes sont également promoteurs d’une nouvelle conception de l’égalité et de la sexualité, incompatible avec la subordination des femmes à la domination masculine, à ses privilèges et à sa puissance économique ;
- Comment utiliser au mieux les nouvelles technologies dans le combat contre l’exploitation sexuelle commerciale ? Face à un web qui offre des avantages sans précédents aux exploiteurs (facilitation des échanges, transactions financières, extraterritorialité, possibilité de recruter et vendre en ligne, anonymat des ‘clients’…), il s’agit de définir les meilleurs pratiques et outils pour contrer la cyber-exploitation, d’identifier les pistes innovantes en matière technologique pour renforcer le combat abolitionniste et la protection des victimes.