Loi Sécurité Intérieure : un bilan négatif

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Le Mouvement du Nid redit avec force son opposition à la loi Sarkozy.

On ne résout pas un problème d’exploitation en sanctionnant les exploités. La loi Sarkozy est incompatible avec l’esprit de la convention de l’ONU de 1949, ratifiée par la France en 1960, qui pose comme principe fondamental la protection des personnes prostituées, qui ne sont pas des délinquantes mais des victimes à protéger.

Elle est également en opposition avec la convention de Palerme de 2000 contre la criminalité transnationale organisée, dont le protocole sur la traite souligne que ces personnes ne seront plus perçues comme des criminelles mais comme des victimes et que toutes devront être protégées.

Annonce

Pour le Mouvement du Nid, les jeunes femmes prostituées sont instrumentalisées par l’État, sous le prétexte de remonter jusqu’aux réseaux.
En réalité, de nouvelles personnes continuent d’arriver sur les trottoirs.
Elles ne doivent pas être considérées comme des étrangères en situation irrégulière mais comme des victimes des réseaux.
Leur situation irrégulière et le racolage ne sont que les conséquences de leur exploitation. Qu’elles soient volontaires ou pas importe peu. Sur le fond, l’exploitation est la même. Leur régularisation ne doit pas être liée à des conditions de délation qui risquent de mettre leur vie en danger.

La prostitution n’est traitée que comme un trouble à l’ordre public.
Aucune politique de fond n’est engagée. Les réponses sociales prévues par la loi sont quasi inexistantes. Les seuls buts semblent en réalité la répression de l’immigration clandestine et le « nettoyage » des trottoirs, partie visible de la prostitution.

La formation des personnels de police, de justice et de l’administration est une urgence. Le Mouvement du Nid déplore qu’il se trouve des avocats par exemple pour profiter des circonstances et demander des sommes importantes au noir au prétexte qu’elles « ont de l’argent ».