La délégation du Mouvement du Nid d’Indre-et-Loire, en collaboration avec d’autres structures associatives et les pouvoirs publics, développe son action et sa réflexion face aux « nouvelles formes » de prostitution : cette enquête cible particulièrement les jeunes avec plus de cinq cents questionnaires récoltés.
Depuis 2008, en Indre et Loire, un groupe de travail partenarial, « Prostitution cachée[[Association de Recherche en Criminologie Appliquées (ARCA), Bureau Information Jeunesse (BIJ), Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CIDFF 37), Centre Local des Oeuvres Universitaires et Scolaires (CLOUS/Services social et culture), Espace Santé Jeunes (ESJ), Mission Locale de Touraine, Mouvement du Nid (MdN), La Mutuelle Des Etudiants (LMDE), Mutuelle Générale de l’Education Nationale (MGEN) et Service Universitaire de Médecine Préventive et de Promotion de la Santé (SUMPPS).]] », sous le pilotage et l’animation de la Délégation Départementale aux Droits des Femmes et à l’Egalité, se penche sur la question de la prostitution et met en place des actions destinées au public jeune âgé de 18 à 26 ans.
Des actions pour mettre à jour les zones d’ombre de la prostitution
Deux jours de formation ont eu lieu pour une vingtaine d’acteurs de terrain, confrontés pour la plupart à des jeunes femmes en situation de prostitution exerçant principalement en bars à hôtesse. Tous les participants ont manifesté leur satisfaction et ont mis en avant que, dorénavant, ils intégreraient cette problématique dans l’accueil des personnes qu’ils accompagnent.
Un support de communication, réalisé par une étudiante en communication et imprimé en 5000 exemplaires par le Conseil Général, identifie les lieux ressources où les jeunes peuvent être accueillis en cas de confrontation à cette problématique.
Une enquête (voir synthèse ci-dessous) a été réalisée à partir de la diffusion de questionnaires anonymes. Près de 700 questionnaires ont été distribués aux étudiants dans cinq restaurants universitaires4 et auprès des jeunes BIJ, de l’ESJ et dans les différentes antennes de la Mission Locale de l’agglomération tourangelle. 664 nous ont été retournés. L’objectif était de recueillir leurs représentations sur le système prostitutionnel.
Une conférence-débat «Sexualité et nouvelles technologies : quels dangers pour la jeunesse ?», ouverte au tout public, a été organisée. Il a été question de l’ampleur du phénomène, des comportements inquiétants repérés, ainsi que des conseils pour utiliser les outils de communication sans danger.
La mise à nu des représentations de la prostitution : comment déshabiller les «clichés» ?
Les analyses statistiques de l’enquête sont issues de 517 questionnaires exploitables et interrogent trois dimensions du phénomène prostitutionnel :
- La prostitution : Plus de la moitié des jeunes interrogés estiment que la prostitution n’est pas nécessaire et la définissent essentiellement comme un « métier comme un autre ». Le proxénétisme, les nécessités économiques, les difficultés psychologiques et/ou familiales et le plaisir de la personne prostituée seraient, selon eux, peu constitutives de la prostitution.
- La personne prostituée : Selon les jeunes, l’entrée dans la prostitution est surtout motivée par des nécessités économiques. Le proxénétisme et les difficultés psychologiques et/ou familiales sont aussi des motivations à prendre en considération. Les moyens d’accès privilégiés à la prostitution seraient la rue et Internet et, dans une moindre mesure, les bars d’ambiance et les connaissances.
- La personne du « client » : Sans surprise, les jeunes se représentent le client comme un individu de sexe masculin, ayant entre 30 et 50 ans. Les jeunes se montrent, en revanche, très partagés sur la possibilité d’un client de sexe féminin. Le client serait dans une position maritale peu claire, à la fois en couple et célibataire.
Une conclusion en guise d’ouverture… au questionnement
En analysant les représentations de la prostitution chez les jeunes, nous pouvons souligner qu’une minorité la perçoit comme une atteinte aux droits de la personne et de sa dignité.
Ces représentations sont contraires aux résultats scientifiques universitaires et aux recommandations nationales/internationales qui obligent les Etats signataires à assurer la protection et l’accompagnement des personnes concernées.
Même si les jeunes connaissent peu le contexte juridique, ils sont désireux d’informations (63.08 %). Enfin, l’intérêt des jeunes sur cette problématique permet d’affiner les actions à mettre en place (campagne de communication via un dépliant, travail sur les annonces pour éviter les pièges, actions d’information, ouverture d’espaces de parole).
2011 Les représentations de la prostitution chez les jeunes âgés de 18 à 26 ansPour consulter le document des résultats de l’enquête, rendez-vous sur le site du service des droits des femmes de l’Indre-et-Loire, ou téléchargez-la directement au bas de cette page.