Incendies de la misère : pour un droit au logement opposable

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Le 20 aoùt 2006, un immeuble insalubre et surpeuplé s’embrasait dans le quartier du Pile à Roubaix, s’ajoutant à la longue liste des drames liés à l’habitat précaire.

Ce nouvel incendie de la misère a soulevé une émotion considérable : six personnes ont en effet payé de leur vie l’enfermement dans le cercle vicieux de la pauvreté. Parmi elles, une femme suivie par la délégation lilloise du Mouvement du Nid depuis 2004 ainsi que deux de ses trois filles, Leila, 17 ans, et Sarah, 3 ans.

La permanence du mardi après-midi était un des lieux où Fatma pouvait dire son désarroi. Sans papiers, cette femme originaire d’Algérie avait tout tenté, jusqu’à une grève de la faim, dans l’espoir de voir sa situation régularisée. Tout son parcours est le reflet de ce que l’on nomme aujourd’hui pudiquement, du bout des lèvres, l’exclusion.

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Au cœur de cette exclusion, la question du logement. Trois millions de personnes se trouvent aujourd’hui en France en situation de mal ou de non logement. Or, le logement est le nerf de la guerre : lui seul permet d’asseoir tout l’édifice de l’insertion sociale. Le Mouvement du Nid le constate tous les jours, comme ATD Quart-Monde, pour qui

le logement est un droit pour tout individu : il lui permet d’accéder à une existence sociale, d’avoir une vie privée, une vie de famille, de se soigner, se reposer, de trouver un emploi ou encore de voter. 

Ce principe a été reconnu par la loi d’orientation relative à la lutte contre les exclusions qui place le logement au fondement de la dignité humaine dont découle le respect des droits fondamentaux. Pourtant, parmi les droits reconnus comme fondamentaux par cette loi, le droit au logement est le seul qui ne soit pas opposable et qui donc ne donne pas lieu à une possibilité de recours quand il n’est pas respecté.

Les signataires de la Plate forme Pour un droit au logement opposable (notamment ATD Quart Monde, la Ligue des Droits de l’Homme et Droit au Logement), reprenant la proposition du Haut comité pour le logement des personnes défavorisées publié en décembre 2005 et la résolution votée par le Conseil Economique et Social, demandent solennellement au Gouvernement de déclarer, sans plus attendre, l’opposabilité du droit au logement.

Plusieurs personnalités politiques, de gauche comme de droite, se sont prononcées en faveur de ce droit. Pourtant, sa mise en œuvre n’est toujours pas à l’ordre du jour. C’est pourquoi ATD Quart Monde lance une campagne publique jusqu’au 17 octobre 2007, journée mondiale du refus de la misère. Le droit au logement opposable est un de ses objectifs politiques. Ce n’est hélas pas le seul. La situation des plus pauvres s’aggrave en effet à de multiples égards. Ainsi, Médecins du Monde a-t-il dénoncé récemment un fort recul de l’accès aux soins des plus démunis.

Plus de détails sur le site d’ATD-Quart Monde.