« Pas à vendre » : un documentaire sur la prostitution par celles qui la vivent

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« Not for Sale/Pas à vendre » est un documentaire réalisé par Marie Vermeiren, sous le parrainage du Lobby Européen des Femmes (LEF) et de la Coalition contre le trafic des Femmes (CATW). Présenté le 29 novembre 2006 au Parlement européen, à l’ouverture de la campagne « 16 Journées d’actions contre la violence envers les femmes« , il est aujourd’hui disponible sur Internet.

Marie Vermeiren a imprimé à ce tour d’horizon du système prostitutionnel en vingt minutes un rythme trépidant et beaucoup de rigueur. Des informations recueillies par des chercheurs comme Richard Poulin ou Yolande Geadah introduisent les argumentaires développés par plusieurs « survivantes », ex-prostituées aujourd’hui engagées dans la lutte contre le système prostitutionnel. Des personnalités issues du féminisme ou de l’engagement politique et social apportent également un point de vue lumineux au débat.

Annonce

« Pas à vendre » commence par un impitoyable et revigorant passage en revue des mythes toujours vivaces dans ce domaine : quelques images bien choisies appuient avec beaucoup d’à-propos la réfutation claire et convaincante des mensonges traditionnels (un choix comme un autre, le plus vieux métier du monde…)

Ce préalable critique réalisé, Vermeiren privilégie ensuite la parole de nombreuses femmes ayant été prostituées et devenues aujourd’hui militantes ou salariées du secteur social ou associatif. Leur discours témoigne d’une profonde compréhension du système prostitutionnel, dont elles dévoilent les aspects les plus tabous, comme la violence inhérente qui le caractérise, et le rôle des « clients », ces hommes «qui payent pour faire ce qu’ils veulent à la marchandise» et qui se sentent dans leur droit, puisqu’ils ont payé, ainsi que résume Vednita Cartner, « survivante ».

Percutant et pertinent, « Pas à vendre », en donnant enfin la parole à des personnes elles-mêmes issues du système prostitutionnel, offre un regard lucide très précieux.

À l’heure où l’Allemagne réglementariste, par exemple, veut faire des prostitueurs (« clients ») des auxiliaires de la lutte contre la traite, et leur demande de s’alarmer si la femme qu’ils achètent ne parle pas l’allemand, Chong Kim se souvient: « On m’a dit de faire semblant de mal parler l’anglais, parce que les clients aimaient l’image raciste de l’exotisme et de ma vulnérabilité.« 

mis à jour mars 2011 : La vidéo n’est plus disponible sur le site du Lobby Européen des femmes.

Vous pouvez la visionner sur YouTube ou ci-dessous, avec ses sous-titres en français. Pour toute information,nous vous invitons à contacter le Lobby Européen des femmes.