Meurtre de Vanesa Campos : vers un procès aux assises

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En août 2018, Vanesa Campos était tuée au bois de Boulogne. Trois hommes seront jugés aux assises pour ce crime. Le Mouvement du Nid s’est constitué partie civile.

Femme trans de 36 ans, originaire du Pérou, Vanesa Campos, prostituée au bois de Boulogne, est décédée dans la nuit du 15 au 16 août 2018 d’une balle dans le thorax et plusieurs coups de couteau, malgré l’intervention rapide des secours. Grâce à une enquête de la police judiciaire de Paris, la bande organisée qui détroussait depuis plusieurs mois, les «clients» prostitueurs dans le secteur du Pré Catelan, a été rapidement identifiée. L’auteur présumé du coup de feu meurtrier, a été arrêté plusieurs mois après les faits.

En février, trois des suspects ont été renvoyés par le juge d’instruc- tion devant la cour d’assises où ils comparaîtront pour meurtre en bande organisée. Ali A., 24 ans, et Karim I., 28 ans, qui serait le « chef de bande », sont accusés d’avoir porté des coups de couteau et de matraque à la victime. Mahmoud K., né en 1997, nie lui avoir tiré dessus. Ils encourent la perpétuité.

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Si l’enquête a vite abouti à des arrestations, on ne peut que déplorer le manque de protection des personnes prostituées dans le bois de Boulogne durant les mois qui ont précédé ce crime. La bande y faisait régner la terreur et, face au manque de réaction policière, les personnes prostituées avaient embauché un homme pour les « protéger ».

Pour Lorraine Questiaux, avocate du Mouvement du Nid qui s’est porté partie civile, citée dans 20 minutes « Ce qui ressort du dossier, c’est qu’elles étaient démunies et que la police n’a pas rempli sa mission en assurant la sécurité, la protection de ces personnes. »

L’objectif de se porter partie civile, pour le Mouvement du Nid, est de faire entendre la voix des victimes. Outre Vanesa Campos, l’association s’est aussi systématiquement portée partie civile lorsqu’une personne prostituée a été assassinée dans le cadre de la prostitution ces dernières années.

Le STRASS et d’autres associations affirment de leur côté que « la loi de 2016» serait responsable du meurtre de Vanesa Campos. Pour Lorraine Questiaux, représentant ainsi le Mouvement du Nid, ce meurtre n’est clairement pas « la faute de la loi mais du mépris social dont ces personnes font l’objet » et du système patriarcal.