La lutte contre les violences faites aux femmes, une lutte primordiale pour atteindre l’égalité femmes-hommes : cette évidence est incarnée avec vigueur par les associations, partis politiques et syndicats qui manifesteront ce 5 novembre à Paris, rassemblés autour de revendications pointues. Parmi celles-ci, figure un vœu de longue date des abolitionnistes…
À l’appel du Collectif national pour les Droits des femmes, et de nombreuses autres associations féministes, la manifestation partira de Bastille le 5 novembre 2011 à partir de 14h30.Dans le viseur des manifestantEs, citons quelques-uns des éléments les plus insupportables qui caractérisent le phénomène des violences sexistes : – le
déni profond des violence faites aux femmes, récemment mis en pleine lumière par le traitement (notamment médiatique) « d’affaires » impliquant des hommes politiques ; – alliée du déni, la confusion jetée sur les actes de violence : sans considération pour les torts causés aux victimes, tant d’agresseurs sont encore protégés par la complaisance qui transforme le harcèlement en drague, les injures ou les menaces en plaisanteries, l’achat d’un acte sexuel en libertinage…
Nous réaffirmons, martèle l’appel,
que les violences sexuelles ne sont pas du domaine du privé, du domaine de la drague et de la séduction. Elles sont du domaine public car elles tombent sous le coup de la loi. – enfin, l’appel à manifester ne manque pas de dessiner les liens entre toutes les formes de violences et en donne des exemples quotidiens, illustrant ainsi la vitalité et la portée du phénomène. Les manifestantEs exigent la mise en œuvre de politiques ambitieuses pour en venir à bout : en voici quelques-unes, qui seront familières aux lecteurs et lectrices de Prostitution et Société : –
des campagnes d’information et de sensibilisation (…) auprès de tous les publics, sans omettre la mise en œuvre d’une
véritable éducation non sexiste à tous les niveaux de l’éducation nationale; –
une formation spécifiquesur le phénomène des violences sexistes, destinée à tous les professionnelLEs qui peuvent y être confrontés ; – des titres de séjour pour les femmes étrangères victimes de violence, et l’ouverture du statut de réfugiée pour les femmes menacées ou victimes de violences sexistes (notamment de lesbophobie) – la création d’un « Observatoire national » pour enfin mesurer le phénomène. Et nous faisons une place toute particulière à cette revendication-là:
l’abrogation du délit de racolage et la mise en œuvre d’une politique de pénalisation du client de la prostitution! Cette exigence, préalable à toute politique progressiste en matière de lutte contre le système prostitueur, fait en effet son chemin dans le mouvement social. Dépénaliser les victimes, viser les agresseurs : ce qui est exigé pour toutes les formes de violence sexiste est enfin revendiqué également pour la violence prostitutionnelle, selon le vœu des abolitionnistes[[À noter que cette plate-forme de revendications de la manifestation du 5 novembre est endossée par de nombreux signataires, parmi lesquels « Europe Écologie les Verts » ou le « Planning familial », dont nous saluons cette prise de position progressiste et, à notre connaissance, inédite.]]. Pour tout renseignement, se reporter au site du Collectif national pour les Droits des femmes. Vous trouverez également ci-dessous l’Appel à télécharger.