Une équipe dynamique pour contrer la lassitude du confinement

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Tout était fermé, lors du premier confinement. Lorsqu’il a pris fin,  les activités ont repris avec un nouveau dynamisme. La situation est différente aujourd’hui. La délégation de Montpellier constate une lassitude générale et, surtout, une situation plus précaire qu’au printemps pour les personnes accompagnées.

Avant le confinement actuel, un couvre-feu avait été instauré dès la mi-octobre, avec une première perte de ressources pour les personnes en situation de prostitution durant la nuit.  

À la recherche de la solidarité

Alexandra, chargée de mission à la délégation, s’interroge : «C’est peut-être lié à l’effet fatigue du deuxième confinement, mais je peine à ressentir le même élan de solidarité qu’au printemps. J’ai l’impression que les associations et les acteurs sociaux sont débordés et fatigués. Les demandes ne cessent d’augmenter et la peur de ne pouvoir répondre aux besoins croissants est palpable ». La délégation prévoit néanmoins de solliciter à nouveau les associations qui ont été très actives au printemps dernier : le Secours catholique qui a distribué des colis alimentaires ou Féminité sans abri qui gère les kits d’hygiène. 

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Liens étroits avec la déléguée départementale 

Heureusement, la relation constructive entamée avec la déléguée aux droits des femmes se poursuit. « Elle est toujours aussi impliquée et réactive.  A sa demande, nous lui avons adressé la liste des personnes en grandes difficultés depuis le second confinement, avec le niveau d’urgence, pour qu’elles puissent être identifiées, si besoin, par l’équipe du SIAO (service intégré de l’accueil et de l’orientation). Nous savons que la situation demeure très tendue en matière d’hébergement. »

La salariée souligne le rôle important de la Fondation des femmes et de la DIHAL (Délégation inter-ministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement) qui ont offert, au printemps dernier, des nuitées d’hôtel aux personnes en situation d’urgence ou de danger ; elles ont également fourni un soutien financier à d’autres pour les aider à payer leur loyer, ont distribué de la nourriture, ainsi que des kits d’hygiène. « Nous espérons qu’une nouvelle aide pourra être déployée », ajoute Alexandra.

Sortir de la prostitution

Ces femmes qui ont besoin d’être entourées, soutenues, sont en réalité très isolées. Hormis les rendez-vous d’accompagnement, tout se déroule à distance, et les activités autres que les cours de FLE (français langue étrangère) sont arrêtées, ce qui renforce leur sentiment d’isolement. « Les demandes d’un soutien psychologique sont de plus en plus fréquentes », souligne la salariée. 

Lors du précédent confinement, certaines femmes ont pris conscience de la souffrance supportée au quotidien. Comme le décrivait l’une d’entre elles qui est dans la prostitution depuis de nombreuses années : « Au début, je croyais que c’était de l’argent facile ; depuis le confinement, j’ai pris conscience que c’était de l’argent rapide ». Cette femme a désormais envie d’arrêter et de s’insérer.  « On constate effectivement que les demandes de sorties de la prostitution sont plus importantes depuis cet été », note Alexandra. 

Quid des parcours de sortie ?

La délégation est également inquiète en ce qui concerne l’insertion, les parcours de sortie et la dynamique des parcours. En effet, l’incertitude économique et les lenteurs administratives pourraient ralentir les démarches en cours. Cependant, les membres de la commission semblent avoir pris conscience de ces problématiques qui seront prises en compte dans les parcours.

« De plus, nombreux sont les emplois de service à la personne, comme les auxiliaires de vie, qui peuvent être occupés par les femmes que nous accompagnons.  Pour certaines d’entre elles, le lien inter-generationnel est très présent, associé à celui de vouloir rendre à leur tour des

services », constate Alexandra. La délégation a mis en place une veille active pour rechercher les offres d’emploi à destination des personnes en insertion professionnelle. 

L’importance de la confiance

Malgré les difficultés, la chargée de mission souligne que des projets restent possibles : « Je constate avec soulagement aujourd’hui que les personnes osent plus facilement exprimer leurs besoins, même s’il n’est pas toujours possible de répondre à leurs attentes. Mais elles ont confiance en l’équipe de bénévoles et salariées et savent qu’on s’organise au maximum pour les accompagner au mieux ! ».

A l’instar du premier confinement, l’équipe de l’Hérault est très dynamique, avec des bénévoles engagés et réactifs : ils et elles continuent de proposer des activités pour garder les liens avec les personnes accompagnées : séances de FLE à distance, atelier de yoga en vidéo… Quand l’adversité force le dynamisme !