Un message profondément réactionnaire et misogyne.
C’est une histoire vraie, nous apprend la dernière scène… Tout est dit et tout doit donc « passer ». Il y a en effet beaucoup à accepter et à supporter dans ce film aux accents de fable morale.
René, un myopathe râleur et ordurier perturbe la douce harmonie d’un foyer catholique d’handicapés. Il n’a qu’un seul désir obsessionnel : « baiser une femme ».
Julie, une éducatrice « compréhensive » se met donc en quête d’une prostituée qui accepterait cette « mission ». Tout se finit bien gentiment : René redécouvre l’amour avec Florelle, la « prostituée au grand coeur » et devient un agneau. Julie tombe enfin dans les bras de Richard et la fête du 31 décembre fait danser le curé et la prostituée sous les regards éberlués des « mauvais » éducateurs…
Si le film s’égare souvent du côté de la comédie sentimentale mièvre ou de la grivoiserie, il se veut avant tout tendre et respectueux des handicapés. Mais, le respect et la reconnaissance des désirs et des frustrations des handicapés — hommes — ne s’accompagnent jamais d’une réflexion sur la légitimité du recours à la prostitution.
Les prostituées sont les « infirmières du sexe », et même elles tombent amoureuses de leurs clients handicapés, rendant plus beau encore le sacrifice inhérent à leur « nature féminine ».
Sous des dehors outranciers à la mode, c’est un message profondément réactionnaire et misogyne que véhicule Nationale 7.