Red Light, une série à ne pas manquer

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Red Light, la série en dix épisodes co-produite par la Belgique et les Pays-Bas, raconte le destin entremêlé de trois femmes fortes, avec un suspense haletant. 

Red Light, des personnages féminins forts

red light

Le personnage principal, Silvia, brillamment interprétée par Carice Van Houten, montre le double visage d’une femme prostituée et proxénète, entre les quartiers rouges de Bruxelles et d’Amsterdam. A la fois victime et bourreau, Silvia protège, terrorise et intimide les filles qui travaillent pour elle. Victime de son petit ami Ingmar qui tient toutes les ficelles du réseau, récupère les profits des femmes, et violente celles qui tentent de fuir ou de dénoncer. 

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La jalousie, l’emprise, la violence physique et psychique sont présentes jusqu’au dernier épisode : Silvia l’aime et le craint à la fois. Que peut-elle faire de plus que subir et faire subir ? 

La policière Evi, enquête patiemment pour faire tomber le réseau d’Ingmar. Loin de coller aux critères imposés de la « féminité » traditionnelle, Evi, passionnée par son travail mais à la vie personnelle compliquée, ne supporte plus ses deux enfants en bas âge, se débat avec son alcoolisme et dédie sa vie à son enquête.

Enfin Esther, cantatrice d’opéra renommée, cherche à avoir un enfant à l’aube de ses 40 ans. Quelques épisodes plus tard, on découvre que son « parfait » mari, n’est autre qu’un prostitueur, « client »de Silvia. 

Au fil de la série, on suit avec frénésie la vie complexe de ces personnages passionnants. Elles partagent toutes une désillusion des hommes. « Les hommes sont tous comme ça, ton mec est un client comme tous les autres » (Silvia), « Je te laisse la garde exclusive des enfants, c’est bien ce que font les hommes d’habitude non ? » (Evi), « mais qu’est-ce que vous voulez vous les hommes ? » (Esther)

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Le vrai visage du « client » prostitueur

Ni légère, ni complaisante, Red Light dépeint avec réalisme la violence des hommes. Entre les clients qui violent, tabassent, écorchent leur « marchandise », les proxénètes ultra violents, la série montre avec justesse des hommes violents et qui ressemblent à n’importe qui.

Il y a le jeune marié qui se voit « offrir » une prostituée roumaine pour son enterrement de vie de garçon et qui la torture, le mari d’Esther, professeur célèbre de littérature qui tabasse Silvia, des jeunes qui font la fête et qui violent collectivement les prostituées qu’ils paient pour leur « divertissement ». L’horreur, la haine et l’objectification des femmes sont présentes tout au long de la série, et reflètent bien des scènes de la vie réelle. C’est ça qui est le plus glaçant. 

La réalité de la prostitution

Quand la police mène une perquisition dans les maisons closes d’Ingmar à Bruxelles, celui-ci se défend avec un sourire aux lèvres « Mais tout est légal ici, je ne fais pas de choses interdites, pas de traite, pas de mineures, c’est les filles qui viennent à moi et elles bossent derrière le bar ». 

Le profil des femmes exploitées ne laisse aucune place au doute, toutes viennent de Roumanie, Bulgarie, du Nigéria, sont droguées et alcoolisées pour mieux supporter la violence des « clients » prostitueurs et des proxénètes. 

Des femmes échangées comme du bétail

La concurrence est rude entre Amsterdam et Bruxelles, ainsi, les deals se font au gré des amitiés et des alliances, les femmes sont échangées comme du bétail, d’une maison close à l’autre, d’un propriétaire à l’autre. Face à ces réseaux, extrêmement bien organisés, qui usent de toutes les stratégies pour rendre leur exploitation légale, la police est dépitée :« mais à quoi on sert nous ? ».

Indispensable pour comprendre la réalité de la prostitution dans un pays réglementariste, Red Light montre que les bordels légaux et encadrés pour assurer la soi-disant sécurité des femmes prostituées sont un leurre : la violence et l’exploitation sont omniprésentes. La majorité des femmes qui y travaillent ne sont ni belges, ni hollandaises et ont toutes un passé marqué par la précarité, la violence, l’emprise. Criminel de parler de choix dans ces conditions.  

Pour voir la série sur Arte.tv jusqu’au 7 juin : https://www.arte.tv/fr/videos/RC-022041/red-light/