Terre Promise

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Utile et courageux, Terre Promise est cependant peu convaincant du point de vue cinématographique.

La prostitution est aujourd’hui en Israël un sujet brùlant ; la traite des femmes est florissante et une économie sans foi ni loi fait de leurs corps des marchandises rentables vendues au plus offrant.

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L’audace du propos d’Amos Gitaï, sa dénonciation d’une réalité que nul n’a envie de voir, a valu au cinéaste une vive prise à partie de la part du journal Maariv : en peignant comme une déportation la destruction impitoyable des jeunes femmes, dénudées, violées et prostituées, Gitaï a été accusé de « nuire à l’image d’Israël« .

Hélas, passé le choc des premières minutes, filmées caméra sur l’épaule dans un montage saccadé, le film se délite… On assiste avec ennui à une succession de scènes « documentaires », lâchement liées entre elles. Les clichés s’accumulent et culminent dans la figure ridicule d’une « maquerelle philosophe », jouée par une Hanna Shygulla enturbannée, qui ressasse : « Ne pense pas que tu te prostitues, pense que tu travailles« .

Pis encore, à aucun moment le spectateur ne parvient à s’attacher à un visage, à une histoire… Traitées comme du bétail par les proxénètes, les jeunes femmes n’accèdent jamais au statut de personnage dans un scénario sans forme… Le film se conclut par un « happy end » hautement improbable : la fuite nocturne éperdue des deux « héroïnes » le long d’une route. Comme elles, Amos Gitaï donne l’impression de s’être perdu dans un sujet qui méritait pourtant un traitement à la hauteur de la tragédie qu’il aborde.