Safari humain au Kenya

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Le développement touristique du Kenya est en plein essor depuis quelques années et s’accompagne de l’augmentation exponentielle de la prostitution des enfants.

Une étude rendue publique en décembre 2006 et conduite sur deux ans par l’Unicef et le gouvernement kenyan, révèle en effet que sur la côte de l’océan indien le nombre d’enfants et d’adolescents prostitués est considérable.

On pourrait en conclure un peu rapidement que les touristes occidentaux sont majoritairement responsables de cette situation, mais ce serait là une erreur. En effet, l’étude constate que, même en basse saison, le phénomène se maintient. Les kenyans eux-mêmes sont en effet clients dans plus de 40% des cas, ce qui ne choque personne dans un pays où la prostitution des enfants est acceptée par l’opinion publique et les professionnels du tourisme : pour 75% des personnes interrogées, il est « acceptable » que fillettes ou adolescentes soient prostituées, le chiffre tombant à 60% si ce sont des garçons qui sont prostitués.

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Une telle banalisation est le résultat notamment de la misère qui sévit dans les régions dont sont originaires les enfants et adolescents prostitués et du peu d’attention accordée à l’éducation des filles dont la déscolarisation massive dans certaines des régions concernées par l’étude aboutit souvent à leur mariage précoce. Le refus d’un trop grand nombre d’hommes d’utiliser des préservatifs qui les conduit à rechercher des partenaires sexuels jeunes ne fait qu’aggraver la situation.

Ces éléments, conjugués à l’inadéquation de la législation en vigueur, créent, comme partout ailleurs, un environnement propice au développement de cette forme d’exploitation des enfants.

L’absence et le manque d’harmonisation des lois, la faible collaboration entre les pays restent des obstacles majeurs pour lutter contre ce secteur – rentable (entre 22 et 50 millions de dollars de bénéfices selon le département d’Etat américain) – de l’industrie de sexe.