Ce n’est pas la loi de 2016 qui a tué Vanesa Campos, la loi sauve des vies !

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Doit-on encore une fois le réécrire ici ?  Est-il encore possible que les médias relaient cette idée que la loi de 2016 serait responsable des violences envers les personnes prostituées, et en particulier du meurtre de Vanesa Campos par une bande crapuleuse au Bois de Boulogne à l’été 2018

Non, la loi de 2016 sauve des vies ! Le vrai problème, c’est qu’elle n’est pas encore assez appliquée. Depuis la mise en oeuvre des parcours de sortie de prostitution en 2018, plus de 500 personnes ont pu bénéficier d’alternatives à la misère et à la violence. Sur le terrain, nous les accompagnons dans ces parcours, et leurs témoignages sont édifiants : ils changent la vie ! (voir à ce sujet les témoignages de personnes dans notre rapport FACTS p33 )

En revanche, aucun fait ne démontre que les violences ont augmenté depuis 2016. Ni les rencontres du Mouvement du Nid ou d’autres associations sur le terrain, ni même l’étude de Médecins du Monde en 2018. Alors pourquoi cet acharnement à mettre en cause une loi qui porte précisément des dispositions protectrices ?

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On s’en doutait, le procès des assassins de Vanesa Campos est l’occasion pour la coalition qui promeut l’idéologie du « travail du sexe », de tirer à boulets rouges sur une loi qui, en dissuadant les « clients », nuit à son fond de commerce. Pour autant, les médias sont-ils obligés de ne relayer que cette utilisation idéologique, sans aucun recul, aucune analyse ?

Et d’ailleurs, on s’interroge. Si ces associations qui désignent la loi comme responsable, savaient qu’une bande sévissait dans le Bois, depuis de nombreux mois, pourquoi ont-elles attendu le meurtre de Vanesa Campos pour dénoncer les violences ? Pourquoi n’y a-t-il eu aucun signalement ?

Et pourquoi ne parle-t-on pas plus du fait que ces femmes sont victimes de réseaux de proxénétisme et de traite [[https://www.franceinter.fr/justice/un-important-reseau-peruvien-de-prostitution-de-travestis-demantelehttps://www.leparisien.fr/faits-divers/paris-le-reseau-de-transsexuels-peruviens-de-ruby-demantele-25-11-2016-6373794.php]] ?

Appliquer la loi de 2016

Il suffirait, comme on nous y invite si souvent, d’écouter, vraiment, les personnes concernées, pour comprendre que le problème, ce n’est pas la loi. C’est l’utilisation de la vulnérabilité des personnes qui échangent du sexe contre de l’argent par les prostitueurs.

Ainsi, dans “Au cœur du Bois » de Claus Dexler, film documentaire activement soutenu par des associations hostiles à la loi, de nombreuses femmes trans prostituées s’expriment.

A aucun moment, elles ne parlent d’une augmentation de la violence. Certes, elles font à la loi le reproche de leur enlever des « clients » mais quoi de plus logique ? Si l’on voulait donc faire la critique de la législation actuelle – dans son volet social en particulier-, ce serait davantage pour regretter son application très insuffisante et surtout le manque d’information et de moyens dégagés par l’État pour offrir à ces personnes de réelles alternatives.

On pourrait enfin déplorer que les associations pro « travail du sexe » usent davantage de leur énergie pour répéter en boucle que la loi est mauvaise plutôt que pour aider les personnes concernées à accéder aux droits que leur offre justement cette loi.

Utiliser à des fins idéologiques la mort de Vanesa Campos ou les agressions contre toutes les victimes de proxénètes ou de clients prostitueurs, sur-représentées dans les féminicides (voir notre dossier dans PS n° 209), n’est rien d’autre qu’une trahison pour celles qui sont toujours enfermées dans le système prostitueur, et une insulte posthume pour toutes celles qui en sont mortes.

 

Témoignage de la première femme à avoir terminé un parcours de sortie.