C’est un grand pas pour la délégation du Val-de-Marne du Mouvement du Nid. Elle a ouvert, depuis le 15 février, une permanence d’une journée par semaine au sein de la Maison de la prévention à Fontenay-Sous-Bois. La nouvelle travailleuse sociale de la délégation, l’assure chaque lundi.
Claire Quidet, responsable du Mouvement du Nid 94, a rencontré la directrice de la Maison de la prévention – point écoute jeunes, Brigitte Heimroth, via la déléguée départementale aux droits des femmes, Anouk Martin. La maison de la prévention, association qui existe depuis 20 ans et a 10 salarié·es, se concentre sur l’écoute et l’accompagnement des jeunes vers la santé globale.
L’envie de travailler ensemble a été immédiate, confie Brigitte Heimroth. « Pour nous, qui accueillons beaucoup de jeunes dont des femmes et filles victimes de violences, il est évident que la prostitution ne peut être considérée comme un travail. Nous sommes abolitionnistes, et ravies de pouvoir travailler avec le Mouvement du Nid. Cela se passe très bien, entre l’équipe et la nouvelle salariée ».
La nouvelle salariée, c’est Léa, qui a pris son poste d’éducatrice spécialisée en février, à moitié sur le Val-de-Marne et à moitié sur le reste de l’Ile-de-France. Originaire du Val-de-Marne elle-même, elle connaît bien le secteur et s’est très vite intégrée. « Il y a une belle entente avec l’équipe, et c’est un vrai plus de pouvoir travail- ler dans la pluridisciplinarité. Il y a sur place des assistantes sociales, une psychologue, et nous apportons notre expertise du système prostitutionnel ».
Pour Claire Quidet, « c’est une immense chance de pouvoir avoir une présence identifiée au sein du département». Jusque là, la permanence du Val-de-Marne se déroulait dans les locaux d’Ile-de-France à Paris. Elle ajoute : « cela nous permet de bénéficier d’une pluridisciplinarité, et de notre côté, d’apporter notre expertise du système prostitueur aux professionnel·les sur place ».
De plus en plus de jeunes sollicitent la délégation
Pour l’instant, après quatre permanences, les choses se mettent peu à peu en place. Cette nouvelle permanence est aussi très bienvenue en raison de la multiplication des sollicitations pour des jeunes, voire des mineures, qui arrivent sur le téléphone de la délégation. Depuis sa prise de poste, Léa est bien occupée et souligne « que la délégation est très sollicitée par des jeunes, ou par des institutions qui orientent des jeunes vers nous». Pour Claire Quidet, c’est le signe de l’implantation grandissante de l’équipe au sein du département, notamment grâce à la participation à la Commission départementale de lutte contre la prostitution. «Nous avons maintenant deux publics distincts, celui que nous avons toujours reçu, composé essentiellement de Nigérianes victimes de la traite qui sont davantage suivies au sein de l’Ile-de-France, et ces jeunes qui sont orienté·es vers nous ou qui nous contactent directement, notamment via le site ou les réseaux sociaux de l’association ».
De belles perspectives, pour une délégation dont les activités continuent à se développer, malgré la crise sanitaire, qui a mis un frein notamment à la rencontre lors du premier confinement. Aujourd’hui, avec huit bénévoles, la délégation continue la prévention au lycée Paul Bert à Maisons-Alfort, l’accompagnement inconditionnel et la formation des professionnel·les.
Elle espère par ailleurs pouvoir se porter partie civile dans des procès – nombreux dans le Val-de-Marne où la procureure a une politique abolitionniste volontariste. Enfin, la délégation envisage de pouvoir présenter très prochainement son premier parcours de sortie de la prostitution, pour une femme nigériane.
Numéro de la délégation : 07 49 88 06 02
Adresse de la maison de la prévention : 55 avenue Maréchal Joffre – 94120 Fontenay-sous-Bois