Le pays va-t-il reconsidérer sa législation sur la prostitution ? Sept ans après le vote de la loi qui pénalise uniquement les « clients » des victimes de la traite des êtres humains (2006), les critiques se précisent. Une étude[Voir [Justice Minister to seek full ban on purchasing sex.]] commandée par le ministère de la justice montre en effet que cette loi incompréhensible est insuffisante pour prétendre protéger les victimes de la traite et du proxénétisme.
Le premier défaut majeur de cette loi est qu’elle est inapplicable, comme nous l’avions d’ailleurs relevé à l’époque. Il est en effet impossible de prouver après coup qu’un client savait qu’il avait à faire à une victime de trafiquant ou de proxénète. De plus, alors que la loi finlandaise interdit aussi bien l’offre que l’achat de services sexuels
dans l’espace public (depuis 2003), les auteurs de l’étude relèvent que cette interdiction n’a en réalité pesé que sur les personnes prostituées.
L’étude avance donc qu’une pénalisation complète des « clients » serait plus aisée à mettre en œuvre et aurait un meilleur impact. Elle recommande de supprimer l’interdit qui pèse sur les personnes prostituées mais aussi de mieux expliciter les notions de traite et de proxénétisme. La ministre de la Justice, Anna Maja Henriksson, s’est fait le relais de ces exigences et va demander au gouvernement finlandais de revoir l’ensemble des lois sur la prostitution.