Affaire Campos. Plus de trois ans après les faits, le procès des meurtriers de Vanesa Campos s’ouvre aujourd’hui aux assises de Paris. Le Mouvement du Nid, qui se félicite qu’un tel procès puisse se tenir, sera présent en tant que partie civile pour faire entendre la réalité quotidienne des violences engendrées par le système prostitutionnel, et la voix de ses victimes; des victimes que l’association connaît bien pour les accompagner sur le terrain de façon inconditionnelle depuis 80 ans.
Vanesa Campos, femme trans prostituée, a été tuée par balles au Bois de Boulogne une nuit d’août 2018. Comme beaucoup d’autres, elle était migrante, en situation de prostitution au Bois, et insuffisamment protégée des bandes crapuleuses qui y sévissaient.
Pour Claire Quidet, présidente de l’association, « ce procès est essentiel et doit marquer les esprits. Nous nous sommes porté·es partie civile, pour que la réalité puisse être entendue. Les victimes de féminicides prostitutionnels sont trop nombreuses, le plus souvent tuées par des « clients » ou des proxénètes, parfois par des bandes crapuleuses, et c’est la prostitution qui en est responsable, certainement pas la loi ».
L’avocate du Mouvement du Nid lors de ce procès, Lorraine Questiaux, insiste : « la violence est inhérente au système prostitutionnel. Elle n’a pas augmenté depuis la loi, mais elle est peut être plus visible, parce que, grâce à la loi, elle est moins tolérée. Et s’il existe une prostitution de « forêt », dans des endroits reculés comme au Bois de Boulogne, depuis bien avant 2016, c’est parce qu’il y a une demande spécifique de certains hommes, souvent puissants, pour ce type de prostitution », explique-t-elle.
Le Mouvement du Nid espère que, grâce à ce procès, une application pleine et entière de la loi, dans sa globalité, sera remise à l’ordre du jour, pour que cesse la longue litanie des violences patriarcales, allant jusqu’au féminicide, subies par les personnes prostituées.
Pour en savoir plus : notre dossier sur les féminicides prostitutionnels