Clichy, le 2 novembre 2017
Courant octobre, les premiers parcours de sortie de la prostitution ont été validés par les commissions départementales de lutte contre la prostitution, le proxénétisme et la traite des êtres humains créées par la loi du 13 avril 2016.
Nous nous en félicitons !
C’est une étape majeure sur le chemin de l’application de la loi visant au renforcement de la lutte contre le système prostitutionnel, qui devient un peu plus réalité.
Pour notre Présidente, Christine Blec, « Enfin, l’Etat donne un signal fort aux personnes qui souhaitent des alternatives à la prostitution : il est à leurs côtés ». Avec les commissions départementales et les premiers dossiers examinés et validés, on voit déjà un changement de regard sur la lutte contre la prostitution. Comme en témoigne Claire Quidet, notre porte-parole : « de par leur présence même au sein des commission, les institutions et associations qui les composent se sentent impliquées dans la lutte contre le système prostitutionnel et concernées par l’accompagnement des personnes qu’elles souhaitent aider ».
Après la dépénalisation des personnes prostituées et l’application de l’interdiction de l’achat d’actes sexuels par la pénalisation des clients prostitueurs, avec la mise en place de ces parcours de sortie c’est donc un nouveau volet fondamental de la loi qui est appliqué. C’est ainsi un pas vers notre objectif d’une société d’égalité entre les femmes et les hommes.
Mais nous ne crions pas pour autant victoire. Pour l’instant, ces parcours restent peu nombreux au regard des besoins (on estime à 37000 le nombre de personnes prostituées en France, dont l’immense majorité souhaiterait en sortir). En effet, les parcours de sortie ne sont pas effectifs sur tout le territoire et l’état d’avancement de la mise en œuvre de la loi n’est pas le même partout. Enfin, dans les délégations territoriales du Mouvement du Nid, l’accompagnement global des personnes est fragilisé par un manque de soutien financier.
Avec la loi du 13 avril 2016, l’Etat a pris un engagement fort : celui d’être aux côtés des personnes prostituées, et d’oeuvrer contre le système prostitueur. Délégant l’accompagnement des victimes à des associations agréées, l’Etat doit leur donner les moyens, y compris financiers de mener à bien cette mission. Ces moyens ne doivent pas se limiter aux parcours de sortie mais doivent permettre de poursuivre l’accompagnement global et inconditionnel des personnes prostituées, qui est au cœur de l’action du Mouvement du Nid.
Encore une fois, comme l’explique Claire Quidet : « nous n’avons pas attendu la loi pour accompagner les personnes en situation de prostitution, et pour mener des actions de prévention auprès des jeunes pour qu’à l’avenir, le recours à l’achat d’acte sexuel diminue. Mais nous avons besoin que l’exécutif envoie un signal fort de sa volonté de mettre en œuvre la loi dans sa globalité, avec les moyens associés».
Ce signal fort, c’est l’ensemble du gouvernement qui doit le donner, en impliquant tous les ministères concernés (Intérieur, Justice, Education nationale, Egalité femmes-hommes, Affaires étrangères, Travail, Affaires sociales, Santé), sous l’égide du chef du gouvernement !
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