Valérie Bacot, la jeune femme victime d’un beau-père puis mari violent, violeur et prostitueur, a été condamnée ce vendredi à une peine de 4 ans de prison dont 3 avec sursis probatoire. Ayant déjà passé un an en détention provisoire, elle peut ressortir libre du tribunal de Chalon-sur-Saône où se déroulait le procès depuis lundi.
Le Mouvement du Nid se félicite que les violences subies par la jeune femme et l’incapacité de la société à la protéger aient ainsi été reconnues. Valérie Bacot a subi l’enfer de ses 12 à ses 35 ans, lorsque par son geste, elle a mis fin à la vie de Daniel Pollette et aux souffrances de toute la famille.
Le cas de Valérie Bacot, exceptionnel dans le degré d’emprise, ne l’est pas dans la stratégie des conjoints proxénètes, qui s’approprient entièrement des femmes. Si Daniel Pollette a été décrit comme un « monstre » lors du procès, il n’est malheureusement pas un cas isolé. Dans notre expérience de terrain aux côtés des femmes victimes de violences prostitutionnelles, nous le constatons trop souvent : violences conjugales et prostitutionnelles extrêmes sont très souvent liées. La prostitution est une des violences que font subir à leur conjointe les hommes violents.
Beau-père incestueur, mari violent, l’homme de 20 ans son aîné l’avait également prostituée et soumise aux viols tarifés de « clients » indifférents. Il assurait son impunité en la surveillant – elle était contrainte de porter une oreillette.
Nous espérons donc que ce verdict qui reconnaît que la société est largement aussi ou plus responsable que Valérie Bacot dans la mort de cet homme violent, ne sera pas considéré comme une « exception » mais permettra de faire reconnaître l’emprise dans laquelle des enfants puis femmes sont piégées si la société ne les protège pas.
Aujourd’hui, nous souhaitons à Valérie Bacot et ses quatre enfants de pouvoir se reconstruire et vivre enfin libérés de l’emprise de cette violence.