En 28 pages abondamment illustrées, Putain de galère! aborde le sujet de la prostitution et des autres violences sexistes à travers cinq thèmes liés aux préoccupations des lycéenNEs et étudiantEs. On y lit aussi des témoignages, pour que les réflexions des personnes prostituées sur leur propre expérience soient entendues à leur juste valeur.
La prostitution, on en parle partout et pourtant, c’est toujours aussi tabou. Des prostituées, il y en a dans les romans, dans les films et les rubriques de faits divers. On fantasme, on est fasciné ou effrayé, on entend des rumeurs, on partage des préjugés.
Nous vous proposons quelques réflexions, questions et témoignages pour alimenter vos connaissances mais aussi mieux mesurer la réalité du phénomène au moment où circulent les chiffres les plus fantaisistes sur la prostitution parmi les jeunes, et notamment dans le milieu étudiant.
En 28 pages abondamment illustrées, Putain de galère! s’efforce de balayer largement le sujet de la prostitution et des autres violences sexistes à travers cinq grands thèmes en lien direct avec les préoccupations des lycéenNEs et étudiantEs.Putain de galère! relaie également des dizaines d’extraits de témoignages, pour que les réflexions des personnes prostituées sur leur propre expérience soient entendues à leur juste valeur.
– Ci-dessous, voici le résumé des cinq chapitres de Putain de galère!
Garçons-Filles, attention sexisme!
Nous vivons dans une société sexiste. Malgré les apparences, l’éducation des filles et des garçons reste différente. Même les parents, même l’école ne les considèrent pas encore de la même façon, n’ont pas les mêmes attentes.
Cette attente différenciée est plus accentuée encore en matière de sexualité. La prostitution est d’ailleurs un miroir des rôles traditionnels : la sexualité des hommes y est présentée en termes de besoins et même de « droit », celle des femmes y est inexistante, un simple outil à l’usage d’autrui.
Conquérir sa liberté, tout un savoir!
Les filles, sachez dire non!
Vous n’êtes pas au service des garçons. Votre désir compte autant que le leur. On croit qu’aujourd’hui les filles sont « libérées » et on s’aperçoit que beaucoup sont encore soumises (pas seulement les jeunes, bien des femmes aussi!)
Peur de déplaire, de « mal faire », peur de ne pas être comme les autres. Ce qui peut vous conduire à subir, à consentir certaines choses pour faire plaisir à votre copain.
Garçons : ni machos ni futurs clients!
Refuser les sentiments, mépriser ceux des filles, se croire supérieur… Il a des garçons qui ont besoin de ça pour se sentir fort. Avant (…) être un homme obligeait presque à aller voir des prostituées pour ne pas avoir l’air plus bête que les copains. Les choses ont changé mais le machisme, lui, existe toujours ! Et la pression du groupe. Pourtant, payer n’a jamais fait de bons amants. Ce n’est pas dans la prostitution que l’on risque d’apprendre comment faire. Au contraire…
Prostituer, c’est pas jouer!
Un acte sexuel contre de l’argent? On peut commencer pour autre chose que de l’argent. Pour un hébergement, un repas, un dépannage. Pour s’offrir un petit plus (achats, sorties, loisirs…) ou parce qu’on est dépendants (drogue). En général, c’est progressivement, sans en avoir conscience. Les garçons aussi peuvent se retrouver prostitués sans y avoir pensé. En commençant à se faire payer dans les lieux de drague gay , les hammams, les boîtes.
On ne met pas un mot sur ce qu’on fait, on dit qu’on « se débrouille« .
On a l’impression d’être valorisé-e, indépendant-e, d’échapper aux contraintes de la société. On croit pigeonner les clients… En réalité, on se fait pigeonner. On ne mesure pas les risques, le côté destructeur : pour soi-même, pour ses rapports amoureux, sa place dans la société. Malheureusement, on sait quand on y entre, pas quand on en sort.
Il ne faut pas croire tout ce que l’on raconte…
On ne compte plus les préjugés et les idées reçues en matière de prostitution. Les plus ringards de ces clichés se sont installés depuis des décennies : le plus « vieux métier du monde », qui permettrait de se faire de l’argent « facile » et qui éviterait « les viols ». Ils sont aujourd’hui rejoints par des trouvailles plus modernes, qui peignent une prostitution high-tech assistée par Internet, avec des « clients » choisis et des proxos transformés en impresarios.
Ce chapitre de Putain de Galère propose à ses lecteurs d’aiguiser leur sens critique – les témoignages de personnes prostituées sont ici accablants – afin de comprendre pourquoi la société dans son ensemble a tellement envie de se mentir au sujet de la prostitution. Un homme, une femme averti-e en vaut deux !
Ça, un métier ?
Se méfier tout le temps de peur de tomber sur un dingue. Se dissocier, s’absenter de soi-même pour ne rien ressentir. Oublier son propre plaisir, son propre désir. Surmonter son dégoût…
Quel que soit le lieu de la prostitution – rue, bar, appartement, club – la violence est généralisée. Violence des « clients » prostitueurs, des proxénètes, des dealers, des policiers, violences sociales, violence de l’acte sexuel imposé.
Qui croit sérieusement que la prostitution puisse être un job comme un autre ? Si c’est le cas, alors allons jusqu’au bout et organisons des formations et des diplômes!
Putain de galère! est un supplément au numéro 159 de Prostitution et Société. Édité par le Mouvement du Nid dans le cadre de sa campagne Garçons – Filles, construire l’égalité, cette parution s’adresse particulièrement aux lycéen-ne-s.
Vous pouvez vous le procurer avec le numéro 159 de Prostitution et Société, en utilisant notre bon de commande sur ce site, en vous adressant à la Délégation du Mouvement du Nid de votre département ou à défaut au Secrétariat national du Mouvement du Nid :
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