Cliente

1095

Effet pervers d’un féminisme mal compris ou plus sùrement provocation rentable, la femme d’âge mùr qui s’offre un « escort » est à la mode au cinéma ces dernières années.

Après Charlotte Rampling , cherchant « Vers le Sud » l’amour tarifé, voici Nathalie Baye, dans le rôle d’une femme d’affaires divorcée qui rencontre Marco/Patrick (Eric Caravaca), jeune prolétaire sexy, dans le « Cliente » de Josiane Balasko, adapté de son roman.

Annonce

Marco/Patrick est marié à Fanny (Isabelle Carré) dont il est fou amoureux. Pour l’aider à payer les traites de son salon de coiffure, il en vient à « la prostitution de luxe » auprès de femmes riches et esseulées. Mais, il est si « gentil », si « charmant », et si reposant pour la femme d’affaires stressée qu’est Judith, que cette dernière s’attache à lui, jusqu’à envisager une liaison non tarifée.

On l’aura compris : même si le film réserve quelques moments d’authenticité, le jeu des acteurs aidant, il n’est qu’un empilement de scènes et de personnages convenus, jusqu’au dénouement. Celui-ci renvoie la cliente à sa solitude luxueuse de femme libre (sic) comme le commente la voix off, tandis que le prolétaire retourne à son H.L.M. et reprend sa vie de couple, presque comme si de rien n’était…

Sous couvert de renverser les tabous — c’est ainsi que le film est présenté complaisamment dans les média — il s’agit surtout de donner une vision confortable de la prostitution, où les enjeux financiers et de pouvoir sont vite dissimulés sous une sentimentalité « cache-sexe ».