Révision de la loi ProstG : quand la montagne accouche d’une souris

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On allait voir ce qu’on allait voir. L’Allemagne promettait une révision de sa législation sur la prostitution visant à mieux la contrôler. Après de longs mois de réflexion et de multiples auditions, un accord a fini par être conclu entre le SPD et la CDU, partis de la coalition au pouvoir.

Mesure phare, le préservatif devient obligatoire ! La décision est d’autant plus foudroyante… qu’il l’était déjà. Elle confirme donc que les tenanciers se moquaient éperdument de cette consigne, ce qui, à moins de mettre des caméras au pied de chaque lit, laisse présager du peu d’usage qu’il en sera également fait dans le futur.

Autre option qui brille par son audace, les travailleuses du sexe seront tenues de se rendre une fois par an chez leur médecin pour faire un bilan de santé. Le débat, houleux, a surtout porté sur le fait de savoir s’il s’agirait d’unE généraliste ou d’unE gynécologue.

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Quant à l’idée, un moment avancée, d’interdire la prostitution aux personnes âgées de moins de 21 ans, elle a été rejetée. Les jeunes femmes de cet âge devront simplement passer une visite médicale chez leur généraliste tous les six mois. Ouf, on n’a donc plus aucun souci à se faire pour elles. L’obligation pour toutes de s’enregistrer auprès des autorités a été confirmée mais l’éventuelle pénalisation des « clients » de personnes victimes de traite est tombée dans les oubliettes.

A ceux qui doutaient encore que le gouvernement fédéral appuyait d’abord les intérêts des lobbys de l’industrie du sexe, ces puissantes mesures serviront de confirmation. Qu’importe la montée de la criminalité organisée et de la traite des femmes, l’échec de l’inscription des personnes prostituées censée leur donner des droits sociaux, la réputation de bordel de l’Europe… L’essentiel est bien de continuer à engranger les taxes.