Affaires porno : L’électrochoc

163

Dossier : Affaires porno, l’électrochoc

La justice s’attaque à la prostitution filmée

Un procès historique en termes de violences sexistes et sexuelles dans le milieu de la pornographie devrait avoir lieu en France au début de l’année 2025. Pour la première fois, sont dénoncées à grande échelle les violences subies par les actrices sur les tournages pornographiques. Deux affaires en cours – dites French Bukkake et Jacquie et Michel – pourraient (on l’espère !) être un électrochoc dans une société incroyablement complaisante vis-à-vis d’actes sexuels tarifés, jusqu’ici blanchis par la magie de la caméra. 

Annonce

Dans ce dossier, nous faisons le point sur cet électrochoc, les espoirs et les inquiétudes qu’il soulève.

La porosité entre les univers pornographique et prostitutionnel apparaît au- jourd’hui clairement, confirmant ce que se tue à répéter le Mouvement du Nid, qui préfère au terme « pornographie » celui de « prostitution filmée » et qui soutient les nombreuses victimes qui ont eu le courage de témoigner et de se porter parties civiles dans les procès en cours. Jeunes, souvent polytraumatisées, leur parole est aujourd’hui d’une importance capitale et s’inscrit dans un contexte général plus favorable à l’écoute. 

Tout indique que l’industrie du porno est intrinsèquement prostitutionnelle. C’est un système régi par un mode opératoire proxénète, dont le moteur est la violence, sexiste et sexuelle. Misogynie, racisme, incitation aux fantasmes pédocriminels, incestes, tortures, séquestrations, de pareils contenus seraient inacceptables sur tout autre support. La violence, érotisée, normalisée, constitue l’essence même de cette industrie, mais jusqu’ici en toute impunité. 

Télécharger le dossier Porno, l’électrochoc complet ici PS219-DOSSIER

 

A lire également : « le porno, ce n’est pas du cinéma »

SOMMAIRE PORNO, L’ÉLÉCTROCHOC

LE PORNO, ENFIN À LA UNE DE L’ACTUALITÉ ! 

17 hommes bientôt jugés au premier grand procès du porno. Le chiffre est sans précédent comme le nombre de victimes, une soixantaine, qui ont déjà eu le courage de prendre la parole pour dénoncer les atrocités dont elles ont été victimes.

  • Des victimes polytraumatisées
  • Reléguées en cour départementale

PROSTITUTION, PORNOGRAPHIE, DEUX FACES DE LA MÊME PIÈCE 

Les procès pourraient, on l’espère, faire la lumière sur le caractère proxénète de ces sociétés pornographiques, c’est-à-dire leur enrichissement fondé sur l’exploitation de rapports sexuels tarifés, donc obtenus sous la contrainte de l’argent. 

  • Du proxénétisme ?
  • Des faits pourtant avérés
  • Des acteurs, ou des clients ?
  • Les mêmes parcours fracassés
  • Les mêmes dommages sur la santé

POUR EN FINIR AVEC LA PROSTITUTION FILMÉE 

Dans leur rapport, les sénatrices insistent sur l’urgence d’en faire une priorité de politique pénale qui s’inscrirait dans les priorités plus larges telles que la lutte contre les violences conjugales, pour l’égalité femmes-hommes et la protection des mineur·es. 

A lire également :

Article précédentVilla Biron : la parole des victimes entendue
Article suivant« Clients » de mineures : des agresseurs sans états d’âme
Claudine Legardinier
Journaliste indépendante, ancienne membre de l’Observatoire de la Parité entre les femmes et les hommes, elle recueille depuis des années des témoignages de personnes prostituées. Elle a publié plusieurs livres, notamment Prostitution, une guerre contre les femmes (Syllepse, 2015) et en collaboration avec le sociologue Saïd Bouamama, Les clients de la prostitution, l’enquête (Presses de la Renaissance, 2006). Autrice de nombreux articles, elle a collaboré au Dictionnaire Critique du Féminisme et au Livre noir de la condition des femmes.