« 343 salauds » : le Mouvement du Nid vous dit MERCI !

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La pétition Touche pas à ma pute ! Le manifeste des 343 salauds tombe à point nommé. Quelle meilleure manière de tomber le masque ? Quel plus bel aveu de la vraie nature de ces hommes de pouvoir – blancs, aisés, connus – prêts à tout pour sauver un «droit» en plein naufrage ? Un «droit» qui n’en est plus un : celui de voir garanti leur bon plaisir en extorquant un consentement sexuel à des personnes qui n’ont pas les moyens de leur dire non.

Leur acte ne peut être que désespéré comme en témoigne l’indécence de leurs comparaisons. Avec la campagne Touche pas à mon pote, SOS Racisme promouvait l’égalité, l’émancipation individuelle et collective et la lutte contre le racisme. Avec le Manifeste des 343 salopes, des femmes courageuses militaient pour la libre disposition de leur corps.

Annonce

Avec Touche pas à ma pute (on apprécie tout le mépris paternaliste du terme), les « 343 salauds » exigent le maintien de leur pouvoir et de leur impunité de dominants. Ils sortent du bois pour réclamer le maintien de leur droit à exploiter sexuellement des femmes, sans souci aucun des réalités : la précarité, les violences, les réseaux et les proxos.

Merci à eux de dire tout fort ce que nous nous évertuons depuis tant d’années à montrer.
La prostitution comme réponse à la « misère sexuelle » ? Non. Ces piliers du monde culturel et médiatique veulent juste continuer à exercer un pouvoir. Un combat pour la liberté sexuelle ? Non plus. Mais un front machiste et sexiste qui, même après l’affaire DSK, fait semblant de confondre libertinage et violences sexuelles.

Comme nous l’expliquons dans le dossier de presse ci-joint, nous, abolitionnistes, nous battons au contraire pour libérer la sexualité des injonctions patriarcales réactionnaires et de l’emprise du marché. La liberté de disposer de son corps ne saurait se conjuguer avec le droit de disposer unilatéralement du corps de l’autre en le dominant par l’argent. Les enjeux du débat sont clairs. En hébergeant cette pétition, Elisabeth Lévy affirme en effet le fond de sa pensée : emmerder les féministes.

Pas sùr que le but soit atteint…