En 2019, la délégation a reçu en permanence physique et téléphonique 65 personnes prostituées et accompagné de manière régulière quinze d’entre elles. Dix sont étrangères, deux ont des enfants et deux sont des personnes trans. La délégation adopte une approche globale, travaillant avec la personne à identifier ses besoins, ses potentiels.
Chaque situation est unique mais l’absence de logement stable représente pour toutes l’une des pires difficultés auxquelles elles sont confrontées. Malgré leurs forces incroyables, l’énergie qu’elles déploient et leur motivation, l’incertitude et le manque de solution sont un frein, les déstabilisent et fragilisent encore plus leur situation.
La délégation alerte depuis des années : les nuitées proposées en hôtel ou foyer ne sont pas adaptées. Parce que ces personnes sont victimes de violences et ont vécu des événements traumatisants, elles ont besoin d’un lieu sécurisant, qui ne rappelle pas le lieu où elles ont été prostituées et où il est possible de se reposer. Cette condition est nécessaire pour pouvoir s’investir dans les autres démarches liées à leur insertion.
La loi du 13 avril 2016 désigne les personnes pros- tituées comme public prioritaire dans les domaines de l’insertion et prévoit la possibilité d’ouvrir des places d’hébergement pour les victimes de la prostitution, du proxénétisme et de la traite des êtres humains dans les centres d’hébergement et de réinsertion sociale. La délégation se bat pour que cette disposition soit actée dans la commission départementale et dans le protocole départemental de lutte contre les violences faites aux femmes.