Le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, est l’occasion d’un double mouvement : la déploration devant l’étendue des violences sexistes , et l’exhortation à tout mettre en oeuvre pour les combattre. Parce que la prostitution, violence imbriquée dans l’ensemble des violences sexistes, a – comme les années précédentes – lésé, blessé, tué des dizaines de milliers de femmes cette année, le Mouvement du Nid – France continue son combat à leur côté et appelle toutes les bonnes volontés à s’y associer.
Aux côtés des personnes prostituées pour la reconnaissance de leurs droits sociaux
Engagé auprès de milliers de personnes prostitué-e-s dans 32 villes françaises, les militantEs du Mouvement du Nid constatent jour après jour l’étendue des violences dont elles sont victimes. Viols, agressions, brutalités commises par les « clients » prostitueurs et les proxénètes, répression et brimades de la police et des pouvoirs publics, insultes des passants… nous travaillons en lien avec les autres associations de lutte contre les violences, avec les acteurs sociaux de divers secteurs, à permettre l’accès au droit pour les personnes prostituées.
Au niveau national, le Mouvement du Nid – France, avec le soutien de 17 associations, porte dix revendications incontournables, dont plusieurs visent à agir directement sur les violences infligées aux personnes prostituées. Citons parmi celles-ci :
– Supprimer toute forme de répression à l’encontre des personnes prostituées, et notamment abroger le délit de racolage passif comme actif ;
– Octroyer un titre de séjour aux victimes du proxénétisme et de la traite des êtres humains sans condition de dénonciation dans le cadre d’un partenariat entre les personnes prostituées, les associations et les pouvoirs publics ;
– Amender l’article 706-3 du code de procédure pénale afin d’inclure le proxénétisme dans la liste des crimes ouvrant droit à une indemnisation.
Un changement de mentalité nécessaire
Parce que la première violence du système prostitueur est d’exposer ses victimes à la répétition de rapports sexuels contraints, nous revendiquons une loi-cadre d’abolition du système prostitueur, comprenant des campagnes de dissuasion des « clients », l’interdiction de l’achat de tout acte sexuel, un effort – notamment financier – de soutien pour les victimes, afin de rendre effectif le droit de chacun-e à ne pas être prostitué-e.
Le Mouvement du Nid – France publie, dans cet esprit de lutte contre les violences faites aux femmes, la brochure Prostitution, une violence sans nom, pour faire connaître l’étendue de la violence produite par le système prostitutionnel et montrer comment cette violence est imbriquée dans l’ensemble des violences faites aux femmes. Ces violences sont aujourd’hui une réalité de plus en plus combattue, même si beaucoup reste à faire. À l’inverse, la prostitution a la particularité d’être largement tolérée, justifiée, voir promue avec complaisance. Nous tenons avec ce document à mettre un nom sur cette violence, l’exposer en plein jour.
Nourri du travail de terrain réalisé par le Mouvement du Nid – France auprès des milliers de personnes prostituées, Prostitution, une violence sans nom donne aussi la parole à des acteurs sociaux engagés dans la lutte contre les violences faites aux femmes, pour relayer leur expérience, leurs actions et les obstacles qu’ils rencontrent. Véritable travail d’investigation, Une violence sans nom révèle les résultats de dizaines d’enquêtes internationales menées dans le quotidien des personnes prostituées.
C’est l’occasion d’un état des lieux complet des différentes formes de violences rencontrées dans le système prostitutionnel et d’une réflexion sur leur ancrage au sein de toutes les violences sexistes. Outil pratique et tourné vers l’action, il propose des pistes pour agir dès aujourd’hui, et offre un argumentaire qui démolit quelques idées fausses encore trop répandues…