Le 12 février 2012, la Knesset a voté en première lecture une loi qui pénalise les clients prostitueurs israéliens, sur le même modèle que la Suède. Ce vote devrait être confirmé en seconde lecture puisque la majorité des partis y sont favorables. Une tentative précédente, en 2009, n’avait pas abouti. Les prostituées ne seraient pas poursuivies mais les « clients » seraient passibles d’une peine de 6 mois de prison et devraient suivre des séminaires de sensibilisation du type « john’s schools » (écoles des clients) comme il s’en pratique aux Etats-Unis.
Selon des données de la Knesset, un million d’hommes auraient recours chaque mois à une personne prostituée en Israël. Les prostituées seraient environ 15.000 – dont un tiers auraient moins de 18 ans – et 90 % d’entre elles seraient contrôlées par des proxénètes. D’après la police, la seule région de Tel Aviv comporterait entre 250 et 400 bordels.
Portée par une députée du parti d’opposition Kadima, Orit Zuaretz, qui met en avant le succès de l’expérience suédoise, cette loi entend protéger les femmes en faisant porter la responsabilité de l’explosion de la prostitution, des violences et de la traite – y compris d’un nombre important de mineures – non seulement sur les proxénètes et trafiquants, mais aussi sur le « client ».
La majorité des partis sont favorables à cette loi à l’exception des religieux. Les plus opposés sont les membres du parti ultra orthodoxe Shass. Pour eux, ce sont les femmes qu’il faut poursuivre et non les hommes, qui « ne sont que les victimes parce que les femmes les tentent ».