Mercy Okotié ne doit pas être expulsée : la loi exige que la France protège les victimes du système prostitueur !

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Le Mouvement du Nid demande au tribunal administratif de Périgueux d’annuler l’obligation de quitter le territoire français prononcée à l’encontre de Mercy Okotié le 10 novembre dernier. Victime de la traite des êtres humains via des réseaux de prostitution nigériane, elle a réussi à s’extirper du réseau avec l’aide d’une association locale, les Madeleines de Poitiers. Mais, faute de passeport, elle n’a pu obtenir la protection de la France auprès de l’OFPRA.

Éligible au parcours de sortie, elle n’a pas non plus pu obtenir d’autorisation provisoire de séjour. Candidate au parcours de sortie en avril 2018, son dossier devait être présenté lors d’une commission départementale de lutte contre la prostitution de la Vienne qui a malheureusement été annulée suite à des difficultés internes de l’association agréée dans le département. C’était son dernier espoir de régularisation.

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Elle était donc sans papiers, lorsqu’elle a été interpellée le 9 novembre alors qu’elle avait pris un bus pour rejoindre son ami. Depuis, elle est détenue au centre de rétention de Toulouse.

Victime des pires violences sexuelles et sexistes, de chantage, de menaces de mort sur elle et sa famille, séquestrée et contrainte à la prostitution pour rembourser une dette fictive de 35 000 euros, elle risque aujourd’hui d’être renvoyée dans son pays et d’être à la merci de ses tortionnaires. C’est inadmissible !

Nous ne pouvons pas accepter que la loi française soit ainsi bafouée et avec elle les droits élémentaires de l’être humain.

Des tribunaux administratifs ont, ces deux dernières années, su mobiliser les nouveaux outils de la loi de 2016 pour protéger les victimes de la prostitution. Ainsi en 2017, le tribunal administratif de Versailles avait annulé l’OQTF d’une personne accompagnée par une délégation départementale du Mouvement du Nid et enjoint le préfet du département concerné d’organiser une commission départementale rapidement et d’examiner sa demande de parcours de sortie.

Mercy doit pouvoir rester en France et bénéficier des dispositions protectrices de la loi du 13 avril 2016 !