San Francisco : une « golden gate » ouverte aux proxénètes ?

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En Californie, comme dans la plupart des États américains, personnes prostituées, proxénètes et prostitueurs (« clients ») sont passibles d’amendes et de peines de prison. San Francisco pourrait bientôt devenir la première grande ville américaine à « dépénaliser la prostitution », en vertu d’un projet de loi intitulé Proposition K.

Les promoteurs de cette proposition de loi assurent que la ville économisera jusqu’à un million de dollars en frais de police et de justice. Si la proposition K devait être adoptée, en effet, la prostitution resterait prohibée en Californie, mais les services de police et de justice se verrait interdire la possibilité d’engager des poursuites, y compris contre les « clients » et … les proxénètes!

Pourtant, force est de constater que les proxénètes sont comme des poissons dans l’eau aux États-Unis, qui allient le prohibitionnisme à quelques enclaves réglementées (lire Nevada : les bordels exemplaires d’un État proxénète).

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Ainsi, selon la dernière grande enquête sur le système prostitutionnel, conduite à Chicago au printemps 2008[Vous pouvez consulter ce rapport sur la page de Stop Violence Against Women : [Domestic Sex Trafficking of Chicago Women and Girls.]) la totalité des personnes prostituées interrogées avaient un proxénète. L’âge moyen d’entrée dans la prostitution était d’environ 16 ans.

Les chercheurs ont mis en évidence des modes de recrutement et de maintien dans la prostitution comparable à ceux que l’on observe dans la traite internationale , un tiers des personnes était d’ailleurs victime de « traite intérieure », transportées de Chicago jusqu’en Floride ou en… Californie.