Le confinement touche les personnes les plus fragiles de plein fouet. Parmi elles, les personnes en situation de prostitution, pour qui nous sommes présent·es au quotidien toute l’année.
« Toutes nos délégations sont mobilisées pour répondre à l’urgence comme elles le sont depuis mars, et nous engageons les personnes qui ont besoin d’aide à nous solliciter », affirme Claire Quidet, présidente de l’association, qui accompagne chaque année de façon inconditionnelle environ 1300 personnes.
Ainsi, chaque jour nos équipes bénévoles et salariées ont déjà pu répondre à des demandes de personnes qui avaient été expulsées de leur logement en raison de la situation sanitaire pour les mettre à l’abri à Dreux, Paris, Montpellier, Toulouse…
Depuis mars, le Mouvement du Nid s’est fortement mobilisé auprès des institutions et a obtenu des avancées. « Les associations de terrain d’accompagnement des personnes prostituées sont mieux intégrées aux échanges avec l’Etat pour l’accompagnement des femmes victimes de violences aujourd’hui et nous tenons à saluer pour cela le ministère délégué à l’égalité entre les femmes et les hommes », souligne Claire Quidet.
En outre, nous avons demandé au gouvernement de mettre en place des mesures d’urgence. Nous espérons qu’elles seront rapidement mises en oeuvre.
✅ Nous demandons que le gouvernement fasse une communication envers les personnes prostituées comme il l’a fait pour les femmes victimes de violences conjugales afin qu’elles sachent qu’elles peuvent quitter leur domicile pour demander de l’aide, notamment auprès de notre association, le Mouvement du Nid, et d’autres associations spécialisées, comme les CIDFF ou l’Amicale du Nid.
✅ Dans chaque département, nous demandons la mise en place immédiate par les commissions de lutte contre la prostitution d’une plateforme d’urgence pour que les associations puissent communiquer rapidement les besoins et que la commission mette à disposition les ressources nécessaires pour les personnes prostituées. Les commissions devraient disposer d’un fonds d’urgence.
« Par exemple », explique Stéphanie Caradec, directrice de l’association, « si une personne prostituée, sans ressource, ne peut plus payer son loyer et risque d’être expulsée de son logement, la commission doit nous aider à lui apporter une solution apidement. Elle doit être en mesure de mobiliser les différents services pour que nous puissions mettre à l’abri les personnes, délivrer des tickets services, etc. »
✅ Nous demandons qu’une enveloppe financière dédiée à ces aides ponctuelles pendant le confinement soit prélevée sur les crédits non consommés de l’AFIS. Toutes les personnes en situation de prostitution qui en auraient besoin doivent pouvoir y avoir accès.
✅ Nous demandons que partout des tickets services pour de l’aide alimentaire soient accessibles aux personnes prostituées, dans la continuité des 15000 euros de tickets accordés par la DIHAL au Mouvement du Nid cet été et distribués en quelques semaines.
✅ Nous demandons enfin que toutes les personnes prostituées qui en ont besoin aient accès aux dispositifs d’hébergement d’urgence supplémentaires mobilisés dans le cadre du reconfinement pour les femmes victimes de violences.
Nous avons par ailleurs déjà obtenu, dans le PLF 2021, que les personnes prostituées intégrées aux Parcours de sortie de prostitution bénéficient de la même aide que les bénéficiaires du RSA: une aide exceptionnelle de 150 euros leur sera accordée. C’est une aide ponctuelle indispensable mais qui reste insuffisante.
Retrouvez toutes les infos sur notre action depuis le début de la crise sanitaire sur notre site https://mouvementdunid.org/sujet/covid-19-nos-actions-de-soutien/
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